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SabrinaUn film deSydney PollackavecHarrison Ford |
5663 Lectures Depuis Le samedi 15 Juillet 2012 |
En 1995, Sydney Pollack réalise ce remake du film de Billy Wilder, Sabrina (1954). Harrison Ford reprend le rôle tenu par Humphrey Bogart, Julia Ormond succède à Audrey Hepburn, pendant que Greg Kinnear remplace William Holden. Le cinéaste se permet une légère fantaisie en substituant au personnage de Oliver Larrabee (Walter Hampden) celui de Maude Larrabee (Nancy Marchand). Mais cette Réassignation du Sexe, qui ne s’accompagne d'aucune chirurgie génitale, n’induit aucune modification majeure du scénario, que l’on peut résumer, dans les deux cas à l’identique : Sabrina, la fille du chauffeur de la richissime famille Larrabee, se consume dans un impossible amour pour David, le cadet de la famille, un playboy volage. Il va de soi que celui-ci, tout à ces multiples conquêtes, ne remarque même pas la malheureuse… Poussée par son père, Sabrina se résout à partir travailler à Paris, dans l’espoir d’oublier l’ingrat fils de famille. À son retour, deux ans plus tard, Sabrina, métamorphosée, fait sensation auprès des fils Larrabee… à tel point qu’elle détourne l’ainé de son travail… Chacun connait « Cendrillon », ce conte populaire qui voit une jeune fille passer des cendres au trône. Elle se nomma Rhodope dans l’antiquité, Ye Xian dans la Chine du IXe siècle, Oochigeas dans la Nouvelle-Angleterre ou « Gatta cennerentola » quelque temps avant, qu’en 1697, Charles Perrault ne s’empare du personnage. Personnage, qu’en 1812, Jacob et Wilhelm Grimm ressusciteront. A Hollywood, Cendrillon se nomme Sabrina, peut-être parce qu’il convenait de purger l’allégorie de son intertextualité sibylline. Hollywood n’a que faire de l’interprétation de Bruno Bettelheim qui assimile la fameuse « pantoufle de verre- vair » au symbole du vagin et préfère se focaliser sur le sens de l’expression populaire : « trouver chaussure à son pied ». Car c’est bien ce dont il s’agit pour Sabrina : trouver chaussure à son pied ! Et son escapade parisienne se résume à une échappée sexuelle sans lendemain. Que reste-t-il de ce film à la réalisation malhabile ? Peut-être le plaisir de suivre, dans des péripéties improbables, des acteurs comme Harrison Ford et Julia Ormond.
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