Lui : Jean-Louis Cavalade (Henri Vidal ), chasseur de vipères
Elle : Simone Lamy (Françoise Arnoul ), vendeuse dans un grand magasin.
Elle et lui traversent en dehors des clous. Un agent les interpelle. Il rit, se moque, la foule s’attroupe. La rumeur enfle. N’aurait-il pas participé au hold-up de la semaine dernière ? Une légère bousculade s’en suit. Sa besace tombe et les vipères s’escapent.
Ironie du destin : alors qu’il n’est coupable de rien, il tuera par deux fois

Petit polar noir, « Quai de Grenelle », propose au regardeur de suivre un enchainement de coups du sort qui conduit un quidam solitaire, amoureux et naïf, jusqu’à la mort. Particulièrement bien servi par un casting talentueux et convaincant, épaulé par des scènes d’extérieur qui lui interdisent toute théâtralité grandiloquente, ce métrage ne souffre au final que de son âge, 69 ans. En ce temps-là, on filmait sagement et sans excès, on gommait le sordide, l’infâme, l’ignoble,de sorte que des personnages comme M. Zance (Jean Tissier), client de Mado (Maria Mauban), et fétichiste de la chaussure, n’est qu’un bonhomme bizarre et inoffensif, sans relief, sans côtés troubles. Quant à Jacques Crioux (Pierre-Louis ), journaliste au Paris-Éclair, fabriquant de fake news, il demeure fort sympathique alors qu’en dernière analyse il est coupable du mauvais sort qui s’acharne sur Jean-Louis Cavalade.

L A