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Pensées MortellesUn film deAlan RudolphavecDemi Moore |
4531 Lectures Depuis Le samedi 5 Octobre 2013 |
Au cours de sa longue filmographie, Bruce Willis a plusieurs fois sauvé le monde, mais il a aussi menacé la démocratie ou attentait à l’intégrité de la femme du président. Ici il se contente de camper un homme grossier, paresseux, agressif, alcoolique et toxicomane avant d’enfiler le linceul du cadavre. Joyce Urbanski et Cynthia Kellog sont coiffeuses, mariées, mères de famille… Joyce Urbanski aurait tué accidentellement son mari James et Cynthia Kellog, sa meilleure amie, l’aurait aidé à dissimuler le corps puis à effacer toute trace compromettante. C’est du moins la version des faits que Cynthia relate aux inspecteurs Woods et Nealson. Parfois la forme l’emporte sur le fond ou plutôt le fond ne serait rien sans la forme qui l’habille. Le fond, c'est-à-dire le scénario, est si mince qu’il frôle la maigreur et le coup de théâtre, qui précède le dénouement, est tellement prévisible qu’il n’ajoute pas une once d’originalité à l’intrigue. Mais cette faiblesse scénaristique, qui aurait pu être fatale au film, est totalement occultée par la forme narrative qu’a adoptée le cinéaste. Les inspecteurs Woods et Nealson interrogent Cynthia Kellog… et ses réponses donnent lieu à des faux flash-back (1) où règne la confusion et qui nous plongent dans un univers à l’aspect anodin, mais profondément sordide. « Pensées mortelles » prouve avec brio que tout peut être affaire de décors, de découpage et de montage. 1- Le flash-back est un retour sur des événements antérieurs au moment de la narration. Ce qui n’est pas le cas ici. En fait, ses moments, en forme de flash-back, sont en réalité la mise en images des propos de Cynthia, c'est-à-dire de ses mensonges. Le seul moment où nous ayons à faire à un véritable flash-back se situe à la fin du film, lorsque Cynthia se retrouve seule et repense aux événements passés. Alfred Hitchcock fut un des premiers à recourir à de faux flash-back dans « Le Grand Alibi » (1950)
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