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Meurtres En DirectUn film deRichard BrooksavecSean Connery |
5922 Lectures Depuis Le mercredi 21 Fevrier 2013 |
Un braquage qui dégénère en mitraillage ; une vieille dame qui abat son époux d’un coup de fusil ; deux valises qui traversent le désert ; un attentat à la bombe qui pulvérise deux espions ; un dirigeant arabe qui meurt dans d’étranges conditions ; un président américain à la veille de son élection ; un prétendant à la présidence que les sondages donnent gagnant ; un militaire qui rêve de partir en guerre ; un terroriste qui projette d’acquérir deux bombes nucléaires ; des bombes humaines qui explosent de par les États-Unis ; un marchand d’armes qui vend à tous les mêmes valises ; deux charges nucléaires dissimulées au cœur un New York déchiré par la violence ; la CIA qui grenouille… Et toujours, une caméra de télévision qui filme la scène et une chaine qui explose l’audimat, car : « Les faits ne correspondent pas toujours à la vérité » Avec ce film, Richard Brooks tourne l’objectif de sa caméra critique en direction de l’univers de la télévision. La charge est limpide, sans concessions et visionnaire. Quelque trente ans avant son apparition, il démonte les rouages de la télé-réalité, et les simplifications mensongères des pseudo-analyses géopolitiques des hommes de télé dont Patrick Hale (Sean Connery) en constitue l’abstraction pure. Tantôt cynique, tantôt lucide, ce personnage oscille entre un « dedans », où il se révèle manipulateur sans scrupule, et un « dehors », où il devient un analyste désabusé, avant de siéger, en tant que journaliste, au conseil restreint à cinq personnes qui fait face à la menace nucléaire. Certes, le film a vieilli et beaucoup de scènes sentent aujourd’hui le ridicule, mais le propos n’a pas pris une ride. Et si les caméras ne suivent plus les conflits comme par le passé ce n’est pas pour épargner au peuple le spectacle de la violence, mais, comme par le passé, pour mieux le manipuler. Qui ne se souvient pas de ces caméras de télévision filmant dans les caves de la banlieue le trafic d’armes ou suivant dans son long périple un passeur de drogue ? Qui ne se souvient pas de ces caméras de télévision filmant ce très haut responsable de l’administration Bush exhibant des photos d’armes de destruction massives qui n’existaient pas ? Latrodectus mactans est une espèce d'araignées aranéomorphes de la famille des Theridiidae. On la désigne aussi sous le nom de Veuve Noire, car on croyait qu’après chaque accouplement la femelle mangeait le mâle, mais on a dû réviser cette certitude lorsque l’on s’est aperçu que ce n’était pas systématique. Il en va de la télévision comme de la Veuve Noire : On a longtemps cru qu’elle filmait le réel jusqu’à ce que l’on s’aperçoive qu’elle le créait.
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