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Mary ReillyUn film deStephen FrearsavecJulia Roberts |
5045 Lectures Depuis Le mardi 21 Mars 2012 |
Stephen Frears adapte le roman éponyme de Valerie Martin qui reprenait les personnages de « L'Étrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde » de Robert Louis Stevenson. Et il confie le rôle de Mary Reilly à Julia Roberts quant à celui du docteur Jekyll/Miste Hyde à John Malkovich. Le résultat ne surprendra pas les admirateurs de John Malkovic, mais il déconcertera probablement les inconditionnels du sourire lumineux de l’actrice. Ici, Julia Roberts n’envahit l’écran que de son semblant de passivité, fruit de l’accumulation de malheur et souffrance qui se sont abattus sur son personnage. La jeune Mary Reilly, a connu une enfance terrible qui a marqué son corps des stigmates de la maltraitance. Aujourd’hui, elle occupe un emploi de domestique chez le respectable docteur Jekyll. Celui-ci, intrigué par les cicatrices qui enserrent ses poignets et son cou, lui porte une attention particulière, pleine de tendresse. Mais voilà qu’un étrange assistant du docteur, M. Hyde, fait irruption. Pour cette énième apparition à l’écran du couple antinomique du docteur Jekyll et Miste Hyde, le réalisateur s’enferme dans une esthétique sombre qu’aucun rayon lumineux ne transperce et rejette les clichés éculés qui hantent ce duo du bien et du mal. Qu’importent les transsubstantiations du bien en mal, ou réciproquement, et le supplice qui les accompagne. Stephen Frears se concentre exclusivement sur le témoin, amorphe et aveugle, de ce drame : Mary Reilly. Et peut-être est-ce à cause de cette focalisation qu’il ne montre rien des transformations de Jekyll en Miste Hyde ? Mary Reilly ne voit rien, peut-être parce qu’elle partage une même souffrance avec le docteur Jekyll. Comment pourrions-nous voir ce qu’elle ne voit pas ? Lorsque Miste Hyde tentera de la violer, alors nous assisterons à sa furie, comme nous verrons émerger de son corps le docteur Jekyll, avant que Mary Reilly ne s’éloigne vers le néant de la brume.
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