Qui ne connait pas l’intrigue de ce métrage sans même l’avoir vu ? Qui ne sait pas qu’un certain D’Artagnan, gentilhomme pauvre de Gascogne, monte à Paris pour devenir mousquetaire du roi Louis XIII ? Qui ignore que la reine offre des ferrets de diamant, qu'elle tenait du roi, à son amant, le duc de Buckingham, favori du roi Charles Ier d'Angleterre, clandestinement de passage à Paris ? Qui ne sait toujours pas que le fourbe Richelieu suggère au roi que la reine apparaisse au bal avec autour du cou ce fameux collier ? Et qui ignore toujours que ce même fourbe Richelieu envoie son âme maudite, une certaine Milady de Winter, dérober le susnommé collier ? Et qui enfin ignore encore que, prévenus par Constance Bonacieux, lingère de la reine Anne d'Autriche, ces braves mousquetaires partent pour l’Angleterre afin de récupérer le susdit bijou et qu’ils réussissent à le ramener à la reine en temps voulu ?
Cette énième adaptation du plus célèbre des romans d'Alexandre Dumas père nourrissait possiblement l’ambitieux projet de remettre le film de cape et d’épée au goût du jour et pour ce faire le réalisateur n’a pas lésiné sur les combats à l’épée malheureusement la plupart sont filmés en mode immersif annihilant toute possibilité de chorégraphiés fluide, spectaculaire et humoristique quand ils ne le sont pas dans une semi-obscurité.
Simultanément à l’ambition susdite, le réalisateur, secondé par les scénaristes, nourrissait probablement une autre visée : se démarquer des précédentes adaptations. Et pour atteindre cet objectif, la joyeuse bande a recouru à tous les artifices musicaux et vestimentaires, a planté la caméra dans nombre de Châteaux, Abbayes, Forts et Cathédrales et n’a pas hésité à réécrire certains passages du roman de Dumas, en introduisant des mésaventures souvent superfétatoires ou en redéfinissant la place des protagonistes.
Ainsi Milady de Winter devient un personnage quelque peu fade ; Porthos se mue en bisexuel ; ; D’Artagnan joue à l’amoureux d’une Constance Bonacieux dont on ne sait plus rien ; D’Artagnan part seul pour l’Angleterre ; etc. (et des plus surprenants, pour ne rien dire de D’Artagnan enterré vivant…)
Pour autant et malgré toutes ces réserves et bien d’autres, ce premier opus des Trois Mousquetaires constitue un agréable divertissement familial et ceci d’autant plus qu’à la différence d’autres adaptations tout décolleté généreux en est banni.
L A
