A Guernon, un corps atrocement mutilé est retrouvé accroché à la paroi de la montagne.
A Sarzac, la tombe d’une fillette, morte en 1982, a été profanée.
Les deux affaires, qui se sont déroulées à 300 kilomètres de distance, n’en feront bientôt qu’une et le commissaire Pierre Niémans va poursuivre son enquête en compagnie du lieutenant Max Kerkérian.

Pour adapter le roman éponyme de Jean-Christophe Grangé, Mathieu Kassovitz, qui signe aussi le scénario, opte pour la simplification, ce qui en soi est naturel, malheureusement il ampute l’intrigue de pans indispensables à sa compréhension, à tel point qu’elle devient absconse et avance à coups de rebondissements déconcertants.
Ce défaut scénaristique plombe grandement ce film de genre qui louche agréablement vers la grammaire cinématographique à l’efficacité indiscutable d’Hollywood. Refusant toute surenchère esthétique, le cinéaste exploite à merveille les décors naturels pour créer un climat mystérieux et angoissant, climat en adéquation avec le thème. Chacun sera sensible à l’ambiance oppressante qui accompagne la scène où Pierre Niemans et Fanny Ferreira s’enfoncent dans les entrailles d’un glacier, même si la découverte d’un cadavre, emprisonné dans la glace, plonge plus d’un dans la perplexité, tant elle empeste le faux hasard.
Quant au dénouement, qui voit surgir un personnage inattendu, sa brièveté décevra probablement plus d’un spectateur.
Malgré tout, « Les Rivières pourpres » aligne des personnages convaincants, parfaitement campés par des acteurs qui n’évoluent pas en roue libre. Autant dire que le spectateur adepte du genre sera plus attentif aux qualités du métrage qu’à ses faiblesses.

L A