1864, Virginie. Tout autour du pensionnat pour jeunes filles tenu par Martha Farnsworth la guerre de Sécession fait rage.
Un matin, alors qu’elle cueillait des champignons, une jeune pensionnaire découvre un soldat nordiste gravement blessé. Tant bien que mal, elle l’aide à gagner le pensionnat.
Mais une fois soigné, que faire de ce soldat adverse ? Le livrer aux troupes sudistes ou lui offrir l’hospitalité ?

John McBurney pénètre dans le pensionnat au seuil de la mort et c’est mort qu’il en ressortira. Mais entre ces deux moments, entre cette parenthèse qui s’ouvre puis se referme, John McBurney sera la proie du désir féminin que sa présence embrase. Entre la lecture de la bible et une leçon de violon le corps de chacune tressaille et chacune tente discrètement de le mettre en valeur jusqu’à afficher un décolleté inusité depuis fort longtemps. Inconscient des bouleversements qui s’opèrent autour de lui, endormi par la suave lumière des bougies qui vacillent et la beauté des saules pleureurs sous lesquels les pensionnaires, un moment lavandière, étendent leur linge blanc, John McBurney papillonne discrètement, faisant croire à l’une et à l’autre sa belle unicité, jouant de sa douceur pour les charmer.
Mais le désir boulonnant ne supporte pas la frustration et avant d’être empoisonné, John McBurney y perdra sa jambe.

En 1971 Don Siegel proposait au public la première adaptation cinématographique du roman « Les Proies » de Thomas P. Cullinan avec Clint Eastwood dans le rôle du caporal McBurney (1). Sofia Coppola propose une nouvelle lecture de ce roman. Exit la perversion manipulatrice d’un McBurney, place à l’irruption fugace de la violence destructrice avant que ne retombe la suave chape de la douceur.



1- http://www.rayonpolar.com/Films/cineaste_affiche.php?num=3&numero=23

L A