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Le VerdictUn film deSydney LumetavecPaul Newman |
667 Lectures Depuis Le vendredi 30 Octobre 2015 |
Frank Galvin, un avocat déchu, qui s’accroche à l’alcool comme unique raison de vivre et qui démarche de possibles clients dans les funérariums, se voit proposer par Jack Warden, son ancien prof de faculté, une banale affaire de négligence médicale. La sœur d’une jeune femme victime d’une erreur d’anesthésie, qui depuis quatre ans n’est pas sortie du coma, décide d’attaquer en justice l’hôpital où elle avait été admise et les médecins qui l’ont opérée. Afin d’éviter le procès, les avocats du prestigieux hôpital proposent un arrangement financier. A la surprise générale, Frank Galvin refuse l’accord. Durant une vingtaine de minutes, recourant à une incroyable économie de moyen, Paul Newman investit son personnage sous l’œil tout aussi économe de la caméra de Sidney Lumet. Filmé en contre-jour devant un flipper, errant de bar en bar, riant d’histoires salaces, distribuant sa carte lors de cérémonies mortuaires, Frank Galvin acquiert l’épaisseur de la déroute. Face au lit de la sœur de sa cliente, une bouffée d’indignation imprécise le submerge. S’indigne-t-il de l’état où cette femme a été réduite ou de sa condition ? Les deux raisons s’imbriquent. Cette affaire constitue sa dernière chance de rédemption comme elle représente l’ultime espoir de rendre justice à la malheureuse. Et qu’importe l’opinion de sa cliente et de son mari et qu’importe l’opinion de son ami Jack Warden ? Frank Galvin décide seul qu’il ira au procès. Un homme seul face au système, un homme que le système a broyé, détruit, refuse de courber définitivement l’échine et se redresse pour l’affrontement décisif, celui qui lui permettra de reconquérir sa dignité. Frank Galvin, homme bafoué et humilié fait face à une armée d’avocats qui ne regarde pas à la dépense, un juge qui se range aux arguments de la défense, une institution séculaire qui manœuvre en coulisse, des experts qui se dérobent, une alliée qui travaille pour l’adversaire… Usant d’une mise en scène faussement simple qui fuit les effets de caméra, Sidney Lumet met en images l’un des ciments de l’idéologie made in USA : le looser qui grâce à sa seule volonté se métamorphose en winner!
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