Pour sa troisième et ultime apparition à l’écran le Gorille, l’agent de la DST créé par Antoine-Louis Dominique, reprend pour la seconde fois les traits du futur Navarro qui en ce temps-là enfilait les pelures de moult animaux (1).

« Le Pool des semences et fourrages » voit ses intérêts menacés par la construction du chemin de fer transafricain. Le Président du trust, dit l'Archevêque, décide de faire abattre le Secrétaire Général de la Communauté Française des Etats Africains… mais son tueur est intercepté à sa descente d’avion et le Gorille prend sa place…
Malheureusement, l’intervention d’un autre tueur complique passablement la situation.

Deux images peuvent, à elles seules, résumer l’esthétique particulière de ce film d’espionnage à la française : Le Gorille bêchant son jardin, cigarette à la bouche (image 3) ; Le Gorille tordant une barre de fer (image 6). D’un côté l’humour pesant de l’autre l’action gauche. Et entre des bagarres, style catcheurs à tendance sumo, portées par une intrigue aussi délicate que sont ridicules les broncas d’un espion sorti de la jungle des seconds rôles.
Disons le tout net, ce gorille là, qui manque de tout, ne doit probablement son existence qu’à la volonté de la productrice.



1- En 1959, il est l'Insecte (Bug) dans « Du rififi chez les femmes » d’Alex Joffé, en 1964, le Tigre dans « Le Tigre aime la chair fraîche » et en 1965 « Le Tigre se parfume à la dynamite » tout deux de Claude Chabrol. En 1965, s’il n’est pas le taureau il ne rechigne pas à une « Corrida pour un espion » de Maurice Labro.

L A