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Le DoulosUn film deJean-pierre MelvilleavecJean-paul Belmondo |
775 Lectures Depuis Le lundi 26 Aout 2019 ![]() |
Silien (Jean-Paul Belmondo) serait-il un «Doulos » ? Maurice (Serge Reggiani) en est convaincu, car qui, hormis Silien, savait que cette nuit-là, il cambriolait la résidence d’un riche quidam ? Autant dire que lui seul pouvait aviser la police… Parfaitement servi par le duo Belmondo Reggiani et la myriade de seconds rôles, ce métrage au noir et blanc profond, baigne dans l’esthétique du polar américain : ruelles désertes et obscures, imperméables et feutres, silences et coups de flingue ; femme, certes à la présence fugace, mais pas moins fatale. Et cette esthétique, déroulée avec fluidité, fait écho la manipulation du spectateur au travers d’un montage en ellipse. Ainsi, le regardeur découvre les faits et gestes de Silien non pas en démiurge confortablement installé dans un fauteuil, mais avec, si ce ne sont pas les yeux de Maurice, ses préjugés. Maurice est convaincu que Silien est un «Doulos », le susdit regardeur suit un Silien qui agit comme tel. Certes de courts moments le plongent dans la perplexité, mais ce ne sont que de brefs instants vite oubliés. En fait, et toute chose restant égale par ailleurs, « Le doulos » appartient à la fratrie des films où le spectateur se laisse berner par un scénario méticuleusement découpé. Que resterait-il de « Psychose », « Usual Suspects », « Le Sixième Sens » et quelques autres, si le fin mot de l’histoire ne les éclairait d’une lueur jusqu’à ce moment insoupçonnable ? Mais la surprise du dénouement n’est pas toujours à même de transmuter l’ordinaire en exceptionnel. Pour ce faire, il lui faut des alchimistes de talent. Jean-Pierre Melville en était un.
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