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Le Dahlia NoirUn film deBrian De PalmaavecJosh Hartnett |
2695 Lectures Depuis Le mercredi 15 Novembre 2006 |
Incontestablement « le Dahlia Noir » est un film magnifique qui mérite le détour par une salle obscure.
Passons sur le travail éblouissant des décorateurs, qui ont su faire revivre le Los Angeles de 1947, et attachons-nous à une unique scène de ce film. Bucky et Lee planquent face à un magasin de produits canins, au-dessus duquel loge un truand récidiviste. Deux femmes, en compagnie d’un noir, sortent du petit immeuble. La caméra les abandonne, grimpe le long de la façade, atteint le toit plat, le survole et cadre l’immense champ qui s’étend au-delà. Puis, elle suit une femme, qui traverse la rue en agitant ses bras et en hurlant, avant de l’abandonner et de revenir dans l’avenue, où se cachent les deux policiers, en suivant une voiture. Le truand apparaît à l’image. Il marche en compagnie d’une femme et se dirige vers l’immeuble. Les flics le repèrent…Une fusillade meurtrière et spectaculaire s’en suit. Nous assistons à cette « tuerie » l’esprit ailleurs, l’esprit par-delà l’immeuble, occupé par une seule question : qu’a découvert la femme qui courait ? En fait, nous connaissons la réponse : elle a découvert le corps mutilé du Dahlia Noir. Mais qu’importe, le résultat est le même : nous sommes convaincus que l’essentiel du film se déroule ailleurs et que nous ne venons d’assister qu’à une scène secondaire. Et c’est avec impatience que nous attendons la venue de la police sur les lieux de ce crime, en d’autres termes, c’est avec impatience que nous attendons le début du film. C’est peut-être là que réside une des facettes de l’immense talent de Brian de Palma : nous faire croire, grâce à un mouvement de caméra, que l’essentiel est ailleurs, est hors champ, alors qu’il n’en est rien. Mais doit-on s’émerveiller qu’un cinéaste sache manier la caméra et sache intégrer les mouvements de celle-ci à la construction de l’intrigue et du suspense ?
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