Bruno Davert est un cadre supérieur dans une usine de papier dont les affaires sont florissantes. Mais la délocalisation rôde et il se fait licencier avec quelques centaines de ses collègues. Dans un premier temps, il ne s’inquiète pas outre mesure : un cadre de sa valeur ne peut que retrouver un emploi. Mais le temps passe et il réalise que sur le marché du travail la concurrence est rude. Alors en cohérence avec la logique du système, il décide d’éliminer la concurrence. Il se met en chasse des cadres supérieurs spécialisés dans le traitement du papier et les tue les uns après les autres.
Tiré d’un roman de Donald Westlake, l’annonce de la sortie de ce film a fait grand bruit dans les milieux du Polar et chacun s’est précipité dans les salles obscures pour admirer José Garcia dans le rôle du tueur.
Que penser de ce film ? Qu’il est magistralement interprété par un José Garcia époustouflant de sobriété ? Que Karin Viard est formidable de vérité dans le rôle de l’épouse quelque peu stupide ?… Que le réquisitoire de Costa-Gavras contre la logique latente du capitalisme à l’heure de la mondialisation est on ne peut plus juste ?
Certes…
Mais malgré toutes ces qualités, cette fable cinématographique reste en deçà de ce qu’elle aurait pu et dû être. Car, si chaque meurtre est saisissant de réalisme, de la répétition incessante de ces mises à mort, naît un ennui lancinant qui gomme le propos de ce film.

L A