François Leclercq a purgé une peine de sept ans de réclusion pour double meurtre. Libéré, il revient sur les lieux du drame : Cournai, une ville du nord entièrement dédiée à l'industrie textile et au football.
Et François Leclercq se souvient comment il a séduit Gilberte Beaumont-Liégard, fille d'un baron du textile, comme elle l’a introduit dans sa famille, comment, ayant pris ses distances avec ces notables, il est devenu gérant d’une boite de nuit, le « Number One », comment il découvre que son associé, Di Massa, utilise cette boite comme une couverture pour un trafic de drogue… et il se souvient du double meurtre dont il a été accusé, celui d'une star de football locale, et de sa maîtresse, une employée du « Number One »
Il se souvient… et si à sa sortie de prison François Leclercq revient à Cournai c’est pour découvrir et se venger de celui qui l’a piégé.

Ici point de cascades, comme dans « Peur sur la ville », le précédent Belmondo Verneuil, place à un Belmondo calme, opiniâtre et désabusé, à un Belmondo qui se souvient et dont les souvenirs brossent un tableau sans concessions les mœurs de la bourgeoisie de province. Certes, cette description est moins acide qu’un Chabrol, mais elle n’en dénonce pas moins les agissements politico-mafieux.
Autour d’une intrigue convaincante, les pièces du puzzle se mettent en place au travers d’une succession adroite de flashbacks sans que jamais le regardeur ne s’égare dans un labyrinthe spatio-temporel. Certes, le dénouement pèche par sa promptitude, mais le métrage ne manque ni de charme ni d’intérêt.

Et les nostalgiques de leur jeunesse seront ravis d’y apercevoir Marie-France Pisier, Nicole Garcia,
Bernard-Pierre Donnadieu et quelques autres.

L A