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Le Cinquième ÉlémentUn film deLuc BessonavecBruce Willis |
5563 Lectures Depuis Le mercredi 22 Fevrier 2012 |
Il existe des centaines de cosmogonies qui varient selon les époques et les climats. Certaines ne manquent pas de piquant. La cosmogonie en vogue dans l'Égypte antique accorde une place primordiale à la masturbation, puisque c’est grâce à elle que Rê aurait donné naissance à Shou. Pour les Sumériens l’homme ne serait que glaise trempée dans la chair et dans le sang d'un dieu sacrifié puis façonné par d’autres dieux. Les Grecques et les Romaines de l’Antiquité préféraient expliquer la création de l’univers en se référant au Chaos. Les hindoues lient création et destruction au sommeil de Brahma, ainsi lorsqu’il s’éveille l’univers prend forme et lorsqu’il s’endort, l’univers disparait. Plus rebelles, les Aborigènes d'Australie considèrent que l’univers n’étant que le fruit de la pensée, il convient d’en bannir la propriété privée. La cosmologie nordique, quant à elle, devrait ravir les amateurs de cinéma gore : l'Univers serait bâti sur le cadavre de Ymir, le premier des géants. Il conviendrait enfin d’évoquer la cosmogonie monothéiste, mais cela nous entrainerait sur des routes escarpées et trop éloignées des arts cinématographiques. Reprenant des éléments épars des diverses cosmologies, Luc Besson construit la sienne pour bâtir le scénario de son cinquième élément. Il transpose aux Dogons, les bâtisseurs de pyramides, mais conserve l’idée que l’être suprême serait un extra-terrestre. Un extra-terrestre de la meilleure des factures puisqu’il a les traits de Milla Jovovich, la future Alice de la série des « Resident Evil ». Par contre, il conserve l’idée quasi trans-mythique de quatre éléments préexistants à toute création : eau, terre, feu et air. Certes il y adjoint un cinquième élément, l’amour, mais qu’importe puisqu’il prend chair dans le corps parfait d’une Alice aux cheveux orange ? Partant de là, Luc Besson s’est laissé guider par son scénario quant à son casting : il s’agit de sauver le monde ; un Bruce Willis en « marcel » orange est l’homme de la situation. En 1914, un groupe de Mondo-Shawans débarque en Égypte afin de récupérer les cinq éléments de la vie — quatre pierres et un sarcophage. Ils promettent de les ramener dans 300 ans dès que le Mal Absolu reviendra. Lorsque, trois siècles plus tard, celui-ci pointe sa face hideuse et menaçante à la périphérie de la planète, les Mondo-Shawans déboulent aussitôt. Malheureusement, leur vaisseau est détruit par une horde de malfaisants à la solde du laquais Jean-Baptiste Emanuel Zorg. Par chance, à partir d’une main retrouvée dans les décombres, les scientifiques parviennent à redonner vie à l’Être Supreme : Leeloo. Et c’est là que tout se complique. Apeurée, celle-ci s’enfuit du centre scientifique et se jette dans le vide. Par bonheur, elle tombe sur la banquette arrière du taxi de Korben Dallas. Le taximan l’aide à fuir puis la conduit chez Cornelius, le prêtre dépositaire du secret des Cinq Éléments. Il ne reste plus qu’à retrouver les quatre pierres et à détruire le Mal afin de sauver l'humanité In fine, ce « cinquième élément », débordant de clin d’œil à la « Guerre des Étoiles » ou à « Subway », constitue un de ces moments d’émerveillement que le cinéma récréatif offre parfois à nos âmes d’enfant nostalgiques.
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