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Le Choix D AimerUn film deJoel SchumacheravecJulia Roberts |
6047 Lectures Depuis Le jeudi 16 Fevrier 2012 |
Godard le disait en 1952, dans un article intitulé « les bizarreries de la pudeur », il n’y a pas de belle mise en scène sans un beau scénario, et il ajoutait : « la beauté est la splendeur de la vérité ». Et ici le scénario est beau, ni trop empreint d’humour pop-corn, ni trop absorbé par la passion du joli et du pittoresque, ni trop plaintif et nullement conte de fées… juste parfait pour ne mettre en image que ce que chaque instant contient. Hillary surprend son ami au bras d’une autre femme. Emportée par la déception, elle le quitte immédiatement. Et la voilà à la recherche d’un travail. Elle répond à une petite annonce pour un emploi de garde-malade, mais n’ayant aucune expérience en matière médicale, elle est éconduite par le richissime père de Victor atteint de leucémie depuis plus de 10 ans. Par bonheur, celui-ci a entraperçu ses jambes et l’a fait aussitôt rappeler enfin de l’embaucher. Entre Hillary et Victor va éclore, au fil des jours et des épreuves, l’amour. Qui a-t-il de plus délicat que de filmer la naissance de l’amour ? Ce lent glissement de la tendresse. Tout doit être contenu dans le décor, le geste, le visage. Car ce dernier renferme cette idée qu’il convient de saisir et de montrer. Et il n’est nul besoin de filtres photographiques vaporeux pour appréhender la poésie. Au commencement, les lieux sont froids, épurés, d’un blanc et gris métallique, car nous sommes dans la compassion, au seuil de l’hôpital, au beau milieu d’une chimiothérapie dure et dégradante. Et au milieu de cet ordre clinique, fait du désordre de la souffrance émerge le visage sublime de Campbell Scott, figure universelle de la détresse distante et ironique. Puis vient le temps de la tendresse, avant d’être celui de l’amour. Vient le temps de la maison en bord de mer, de son désordre hivernal fait de l’ordre du bonheur, de ses couleurs pastels comme les sentiments diffus qui se logent au cœur d’une angoisse contenue. Et quand vient l’instant redoutable du dénouement, nous serons tenus à distance par une vitre avant de nous découvrir face à une toile de Gustave Klimt.
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