|
|
||||
Le Nom De La RoseUn film deJean-jacques AnnaudavecSean Connery |
5385 Lectures Depuis Le lundi 25 Mars 2013 |
Est-il nécessaire de résumer l’intrigue de ce film, adaptation du roman éponyme d’Umberto Eco, souvent qualifié de polar médiéval ? Disons brièvement : Au nord de l’Italie, dans une abbaye appartenant à l’ordre des Bénédictins doit se dérouler une rencontre entre des Franciscains et des représentants du Pape. Le débat qui agite la chrétienté tourne autour de la pauvreté du Christ. Pendant que chacun prépare la réunion, des meurtres mystérieux sont commis dans l’enceinte de ce lieu de recueillement. Guillaume de Baskerville (1), secondé par le jeune novice Adso de Melk (2), tente de percer le mystère jusqu’à ce qu’arrive le représentant de la Sainte Inquisition Même si ce film ne prétend pas constituer une fidèle adaptation du roman d’Umberto Eco, ainsi d’importants épisodes de celui-ci ont été écartés au profit de scènes plus spectaculaires, il n’en demeure pas moins qu’il lui doit toute sa brillance scénaristique que l’on pourrait synthétiser ainsi : L’arme des crimes n’est autre que son mobile, un livre qui n’aurait jamais existé : Le second tome de la poétique d’Aristote (3) et qui serait dissimulé au cœur d’un labyrinthe (4). Et c’est dans des décors ahurissants (5) que le réalisateur a planté sa caméra afin de donner à cette intrigue toute l’épaisseur nécessaire à sa crédibilité. Véritable galerie de portraits cabossés, les tronches incertaines et inquiétantes se succèdent à l’écran, rendant de la sorte chaque protagoniste un possible meurtrier. Certes, une enquête policière constitue le fil conducteur du film, mais au-delà de celle-ci se dessine une réflexion qui déborde l’intrigue criminelle. D’ailleurs, à la moitié du film, il ne subsiste plus aucun mystère quant au mobile et aux circonstances des meurtres (6). Allégé des contraintes polardeuse, le film prend son envol et aborde les thèmes qu’il se fixait. La barbarie d’un pouvoir absolu peut envahir l’écran en la personne de l’Inquisiteur. Les antagonismes de classe entre la paysannerie indigente et le clergé repu peuvent s’exprimer en toute liberté avant d’exploser lorsque les premiers règlent son compte à l’Inquisiteur. Les méthodes de domination quotidienne peuvent être exposées en toute clarté. La peur du Diable fonde la croyance en Dieu et le rire, antidote de la peur, doit donc être banni, il en va de l’avenir de l’occident chrétien. 1- Il s’agit du clin d’œil à Sherlock Holmes (Le Chien des Baskerville) 2- Il est le narrateur de l’histoire. S’agit-il d’un clin d’œil au docteur Watson ? 3- La Poétique d’Aristote porte sur l'art poétique et plus particulièrement sur les notions de tragédie, d’épopée et d’imitation. Umberto Eco émet ici l’hypothèse qu'Aristote aurait rédigé un second tome, de la Poétique, consacré à la comédie. 4- Le labyrinthe désigne dans la mythologie grecque une série complexe de galeries construites par Dédale pour enfermer le Minotaure. Dans ce film sa forme évoque l'escalier de Penrose. 5- Le décor extérieur de l'abbaye a été créé de toutes pièces, mais s’inspire du château italien du XIIIe siècle Castel del Monte. Les intérieurs ont été tournés au Kloster Eberbach, ancien monastère cistercien en Allemagne. 6- Guillaume de Baskerville expose les faits, qu’illustrent des flash-back, tel Hercule Poirot dans les romans d’Agatha Christie.
|
|
|
|