Synopsis : Un jeune bagnard en fuite trouve asile dans une petite ferme tenue par une veuve de quarante-cinq ans qui vit avec son beau-père. Entrée à quatorze ans comme servante, elle a épousé le fils de ses patrons, et, devenue veuve, elle doit défendre ce qu'elle a acquis par son travail contre l'avidité de ses belles-sœurs et de sa nièce Félicie.

Adaptation du roman de Georges Simenon, ce film s’attache à combiner le destin de deux personnages et les conséquences de leurs histoires respectives dans la France rurale des années 30. L’atmosphère qui se dégage de ce film procure un étrange sentiment mêlé d’inquiétude et de sérénité qui rivalisent. La vie semble paisible dans ce petit havre de paix, bien qu’on sache que la combinaison des personnes, de leurs passés, de leurs désirs et de leurs intérêts ne peut que s’acheminer vers une issue tragique.
Les rapports de lutte instaurés avant l’arrivée de l’inconnu, Jean, se trouveront dans un premier temps accentués par sa présence, puis donneront lieu à de nouveaux éclats, jusqu’au drame.
Injecté dans ce cadre de vie et à cette époque – habillement reconstituée – le duo Signoret-Delon est remarquable. La relation qui s’instaure entre les deux personnages est inattendue, voire déroutante.
Le scénario est signé Pascal Jardin.
La réalisation, pour sa part, présente quelques petites maladresses qui n’affectent néanmoins pas l’ensemble. La photographie y apparaît de plus un peu lisse pour l’époque, assez proche du téléfilm. Malgré tout, La veuve Couderc s’avère incontournable si l’on souhaite aborder l’œuvre de Pierre Granier-Deferre et découvrir une autre face du comédien Alain Delon.

CYRIL HERRY