Synopsis : Une jeune fille très belle, et aux mœurs très libres, est accusée du meurtre de son amant. A son procès défilent les témoins, et des flashback font revivre les circonstances qui l’ont conduite à son geste.

Elle a toujours eu tort, on ne l’a jamais comprise, ni même écoutée sans doute. Ses parents, sa sœur, ses professeurs, ses amants plus tard.
Puis l’accusation.
L’avocat de la défense lui-même s’y perd parfois tant le personnage échappe aux critères convenus et à la morale. Crime prémédité ou inéluctable défaite face à l’indifférence d’un monde pourtant si passionnant, divertissant et diversifié ?
En apparence, car au moindre faux pas le monde peut se retourner subitement contre vous, vous juger et vous bannir. A cause d’un geste douteux ? D’un mot de travers ? D’une petite tache sombre qui décide d’apparaître au beau milieu d’une page blanche, immaculée ? Une anomalie impardonnable.
Le procès s’annonce ainsi compliqué, car l’ange là-haut perché, s’il demeure un temps insensible aux rires ou aux murmures outragés, n’en demeure pas moins lui-même : un être fragile, en équilibre permanent entre la volonté de vivre et celle d’en finir, mais aussi capable de se dresser contre l’injustice. Une femme naïve, aussi ; une feuille à l’automne, légère, inattendue, qui mène sa chute au ralenti.
Le suicide ? Un sujet parmi les autres. Le meurtre ? Elle ne s’est à vrai dire jamais posé la question. Car le meurtre implique un rapport à autrui, tandis que le suicide est une question qu’on se pose à soi-même. Mais que signifie soi-même sans les autres ? Les autres, cet inépuisable potentiel de plaisir, de joie, de richesse…
Mais loin de l’ange l’envie de meurtre.
A moins que les circonstances ne l’y conduisent. A moins qu’un amant de trop ne fasse déborder le corps et que le plaisir ne se transforme en passion.
« la vérité » est l’histoire de cette femme égarée dans un monde décevant, insensible et sourd. Un chef d’œuvre de mise en scène assorti d’une distribution exemplaire. Un scénario brillant et des dialogues millimétrés où chaque réplique, chaque mot même est déterminant, car en chacun se joue progressivement le sort.

CYRIL HERRY