|
![]()
|
||||
La SecrétaireUn film deSteven ShainbergavecJames Spader |
706 Lectures Depuis Le vendredi 20 Fevrier 2015 |
Décrire l’affiche de ce film relève du superfétatoire puisque chacun peut voir ce qui y est exposé, sans effort. Distinguer et identifier ce qui est représenté est à la portée de tout un chacun… et le voyeur obnubilé passe ainsi à côté de l’essentiel : ce qui n’est pas montré, le hors-champs, c'est-à-dire l’objet même du film. Lee Holloway souffre d’un immense mal-être qui se loge dans son psychisme et lui a valu un séjour dans un hôpital psychiatrique, un séjour inutile puisqu’elle en est sortie comme elle y était entrée. Coincé entre un père absent et alcoolique et une mère protectrice, Lee Holloway ne connait qu’un remède à sa souffrance : l'automutilation méthodique. A la moindre bouffée d’angoisse, elle se précipite sur son coffret contenant une multitude de petits couteaux et scalpels pour tracer sur son corps des entailles apaisantes. Lee Holloway étouffe sa souffrance mentale sous la souffrance physique… Après une formation de secrétaire, Lee Holloway est embauché par M. Grey, un avocat qui se calfeutre la plupart du temps dans son bureau, au fond d’un long couloir que la caméra parcourra avec suavité, avant de cadrer les visages avec douceur, les fessées ou des scènes probablement oniriques. Et Lee Holloway va cesser de se mutiler parce qu’elle va se plier entièrement aux exigences de son patron, non pas en femme soumise et humiliée, mais en femme qui chemine vers sa libération, celle qui débouche, en dernière analyse, sur la réappropriation pleine et entière de son corps, de celui que l’on ne voit pas à l’affiche. Loin du puritanisme hypocrite et de la provocation gratuite, à mille lieues des fantasmes misogynes et de la pornographie glauque, ce métrage ne manque ni d’humour ni de véritable tendresse. En d'autres termes, il constitue un hymne à la vie.
|
![]() |
|
![]() |
|
|