Province de Venise, début du XXe siècle.
Au sortir de la nuit de noces, Luigi a constaté que son épouse Antonia était frigide… Depuis, elle vit recluse dans son lit, arguant d’une paralysie des jambes, il court la campagne au prétexte de gérer son négoce de vin.
Mais un jour, sous le coup d’une accusation de meurtre, Luigi n’a d’autres choix que de disparaitre.
Convaincue que son mari est mort, Antonia quitte le lit et, courant les environs, reprend ses affaires.
Chemin faisant, elle découvre la véritable personnalité de Luigi, ses écrits politiques et antireligieux qu’il publie sous pseudonyme, ses habitudes, ses passions et bien sûr ses maîtresses… elle découvre la liberté et au fil du temps le plaisir sexuel sous les caresses d’un jeune médecin ainsi qu’au cours de jeux plus coquins.
Du haut du grenier où il s’est réfugié, grenier qui niche en face de sa demeure, Luigi assiste, impuissant, à la métamorphose de sa femme… qui découvrant la vérité pousse plus avant sa revanche.
Et lorsque la police l’innocente, il est trop tard pour réapparaitre comme si de rien n’était.

« Mogliamante », porté par le duo d’acteur Mastrioanni Antonelli, petit film quasi disparu, suit pas à pas le long et lent chemin d’émancipation tant sociale, politique, religieuse et sexuelle d’une femme délaissée voire bafouée. Le regardeur, poussé par la curiosité, qui visionnerait ce métrage saluera probablement la rare qualité de la photographie, même si parfois elle abuse du flou hamiltonnien (1). Et il sourira, à coup sûr, en découvrant un Luigi, réduit au voyeur désarmé, rongé par la jalousie en observant sa femme se comporter tel qu’il le faisait. Deux poids, deux mesures : la clé de voute de la phallocratie.


1- https://fr.wikipedia.org/wiki/David_Hamilton

L A