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La Guerre Selon Charlie WilsonUn film deMike NicholsavecTom Hanks |
5439 Lectures Depuis Le jeudi 9 Fevrier 2012 |
En 1988, le journaliste George Crile consacrait une émission de 60 minutes au député Charles Wilson (surnommé « Good Time Charlie », à cause de sa propension à profiter constamment des conquêtes féminines et du whisky), acteur important du Programme afghan de la CIA. En 2003 ce même journaliste consacre un livre à ce personnage. Le succès en librairie de ce « roman » suscite rapidement l'intérêt d'Hollywood Et voilà comment débarque en 2007, sur les écrans, le représentant démocrate texan, Charlie Wilson, sous les traits de Tom Hanks. Disons-le sans détour, ce film, quant à l’épisode historique qu’il évoque, ne présente que peu d’intérêt tant il patauge dans un manichéisme outrancier. Tout au plus se contente-t-il de rappeler que la CIA a surarmé, des groupes de moudjahidines qui n’avaient, à ses yeux, pour seul intérêt politique que leur combat contre l’armée soviétique. Notons à ce sujet comme une légère amnésie de la part des scénaristes, voire comme un léger mensonge lorsqu’il est fait référence commandant Massoud. La CIA ne s’est pas contentée d’armer ses hommes, elle a aussi généreusement arrosé d’autres factions, comme celle de Gulbuddin Hekmatyar, qui s’associera plus tard avec Ben Laden. Notons encore que si Charlie Wilson est présenté comme un héros, il n’est jamais fait allusion aux conséquences de son engagement. Les dizaines de milliers de combattants fanatiques, armés par la CIA, sont ceux-là mêmes qui ont fait sauter les ambassades françaises au Kenya et en Tanzanie en 1998, attaqué le U.S.S. Cole à Aden en 2000 et, le 11 septembre 2001, détourné des avions de ligne pour leur faire percuter les tours du World Trade Center. En fait, le seul intérêt de ce film est d’exposer ce qu’il ne souhaitait probablement pas désigner du doigt dès les premières minutes. Charlie Wilson devise joyeusement entre amis au fond d’un Jacuzzi à Las Vegas alors qu’autour de lui s’agitent quelques créatures de la nuit et que chacun plonge son nez dans la cocaïne… Et le reste de l’appareil politique ne sera pas mieux traité tout au long du film. Mais voulait-il vraiment montrer que le gouvernement américain était aux mains d’ignorants alcooliques, misogynes, corrompus, fanatiques religieux, hypocrites et drogués ?
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