Le plus simple pour soutirer un secret à une personne serait d’avoir un accès direct à son inconscient. Hors depuis les études du médecin viennois Sigismund Schlomo Freud, chacun sait que le lieu où l’inconscient s’ébat en toute quiétude est celui du rêve, celui où s’accomplit un désir latent que le conscient à pris soin de refouler. Alors quoi de plus naturel que de s’introduire dans les rêves pour soutirer des renseignements autrement inaccessibles.
Tel est la spécialité de Dom Cobb et de son équipe : immiscer dans le rêve d’important industriel pour leur dérober des informations confidentielles à forte plus value.
Accéder à l’inconscient est une chose le modifier en serait une autre s’il n’existait la récursivité ! Si dans un rêve, on ne pouvait faire appel au rêve lui-même, c'est-à-dire à l’inconscient d’un conscient qui ne serait qu’un inconscient d’un conscient, ou en d’autres termes à la géologie.

Certes à ce petit jeu on risque de perdre le sens du réel, mais qu'importe tant que la temporalité demeure perceptible, que la toupie s’arrête de tourner.

« Inception » est le deuxième long métrage de Nolan où il a été seul à travailler sur le scénario, avec « Following ». Pour autant, il ne s’agit pas de sa première réalisation mais peut-être de celle qu’il a portée le plus longtemps en lui (une dizaine d’années). Autant dire que son inconscient a eu tout loisir de travailler et modifier ce scénario, bien plus simple, plus limpide et jouissif que « Matrix », qui en dernière analyse n’est qu’une l’illustration de l’interrogation fondatrice du cinéma : qu’est-ce que le réel?

L A