En 1903 l'écrivain allemand Wilhelm Jensen publiait une nouvelle intitulée Gradiva.

Norbert Hanold, archéologue allemand, acquiert au musée du Vatican le moulage en plâtre d'un bas-relief qu’il expose dans son bureau. Intrigué par le maintien de la femme qui y est représentée et qu’il nomme Gradiva, il tente de percer le mystère de sa démarche.
Quelque temps plus tard, obsédé par celle-ci, il fait un rêve étrange et pénétrant : il est à Pompéi ; il aperçoit Gradiva ; il ne réussit pas à la prévenir du danger imminent.
En voyage à Rome où la solitude le tenaille, il continue son périple jusqu’à Pompéi. Et là, il croise le sosie de Gradiva…

La place centrale du rêve dans ce récit ne pouvait échapper à Sigmund Freud, plongé dans l’analyse de celui-ci. En 1907 il publie un commentaire de ce texte sous le titre de « Le délire et les rêves dans la « Gradiva » de W. Jensen ».
Littérature et psychanalyse auraient les mêmes préoccupations et se nourriraient l’une de l’autre ? Si le quidam moyen comprend que l’une puisse nourrir l’autre il perçoit moins aisément comment l’autre peut nourrir l’une… quoi qu'il en soit, cette même année Freud se rend à Rome et acquiert à son tour un moulage en plâtre de ce bas-relief, bas-relief qui ne le quittera plus.

Ce métrage, qui a valu à son réalisateur le Camée d'or au Festival international du film de Locarno en 1970, est une libre adaptation du récit de Wilhelm Jensen. Notons qu’il n’est le seul puisqu’en 2007, Robbe-Grillet en a proposé une autre avec Arielle Dombasle dans le rôle-titre.

L A