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Gone GirlUn film deDavid FincheravecBen Affleck |
1432 Lectures Depuis Le jeudi 22 Janvier 2015 |
Amy et Nick Dunne formaient un couple parfait. Mais, le jour de leur cinquième anniversaire de mariage, Amy disparait mystérieusement… Les silences de Nick, ses mensonges, ses maladresses face à la presse, ainsi que de multiples indices relevés par la police, amènent chacun à le soupçonner d’avoir tué Amy… Le métrage s’ouvre sur l’image de la chevelure blonde d’Amy qu’interroge la voix de Nick : « À quoi penses-tu ? Que ressens-tu ? Quel mal nous sommes-nous infligé ? » Après cette scène inaugurale, aux relents hitchcockiens, le métrage s’installe, durant une dizaine de minutes, dans la banale tranquillité de la vie de couple. Puis brusquement, avec la disparition d’Amy, le film bascule. Le spectateur pensait assister à une comédie sentimentale, le voilà propulsé dans un whodunit. Il se préparait à découvrir « qui l’a fait ? » et voilà qu’il côtoie le polar judiciaire. Va-t-il assister aux rebondissements d’un procès ? Aussitôt ébauchée, cette éventualité disparait. Et le spectateur se retrouve au cœur d’un thriller. Mais cette nouvelle coloration est de courte durée. Et le gore envahit l’écran de sa couleur fétiche : le rouge. La boucle est bouclée… la chevelure blonde d’Amy marque le début du suspense et la fin du métrage En fait, l'intégralité du film est construite de telle façon que le spectateur ne peut jamais anticiper les scènes suivantes, qu'il est dans l'incapacité de deviner le chemin que va prendre le film. Cette construction, qui s’apparente à « de la direction de spectateurs » et qu’Alfred Hitchcock avait expérimentée avec « Psychose », ne constitue que l’une des facettes hitchcockiennes du film. L’autre aspect qui inscrit ce métrage dans l’univers de ce réalisateur a trait à l’un des éléments fondamentaux de ce cinéma : la culpabilité diffuse et contagieuse Si Nick n’a pas tué sa femme, il n’en est pas pour autant innocent… Et chaque protagoniste porte sa part de culpabilité : • « Go », la sœur jumelle de Nick, parce qu’elle n’a pas de vie. • Rand et Marybeth Elliott, les parents d’Amy, parce qu’ils confondent la véritable Amy avec le personnage de leur série à succès « L'Épatante Amy ». • Inspecteur Rhonda Boney parce qu’elle renonce à faire éclater la vérité. • Les médias et les journalistes parce qu’ils ne recherchent que le sensationnel. • Tanner Bolt, l’avocat auquel s’adresse Nick, parce qu’il lui réclame 100 000 dollars de provision et fait preuve d’une grande désinvolture • La voisine parce que sa naïveté égale sa soif d’existence. • Et que dire de Greta et Jeff, les voisins de camping, ou de Tommy O'Hara, l’ex Amy qu’elle a accusé de viol ? Qu’ils sont coupables, car sordides et/ou pervers… « À quoi penses-tu ? Que ressens-tu ?" Quel mal nous sommes-nous infligé ? » Maintenant Nick le sait, et il ferait bien de se méfier, comme se méfiait Lina McLaidlaw …
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