Uniquement préoccupé par l’efficacité, Mathias, jeune lobbyiste, assène les contre-vérités de l’industrie agrochimique afin de promouvoir un pesticide le Tétrazine. Et peu lui importe de savoir s’il est vrai que ce produit soit cancérigène !
France, anonyme ouvrière, activiste au sein d'un collectif anti-pesticides, peut-être parce que ses proches sont atteints d’un cancer dont l’origine ne fait aucun doute, dénonce inlassablement et la plupart du temps dans le vide, les méfaits de la Tétrazine.
Patrick, avocat indépendant et quelque peu déclassé, a embrassé la cause anti-pesticide et tente désespérément de faire interdire le Tétrazine.

Les histoires de ces trois personnages et celles de quelques autres s’emmêlent dans un style qui flirte avec le documentaire et immerge ainsi le métrage dans un bain de crédibilité. Porté magistralement pas des acteurs à contre-emploi, chaque personnage suinte la vraisemblance, voire le simple portrait de la réalité. Le lobbyiste se meut dans l’opulence que n’encombre aucun état d’âme, que ne musèle aucune valeur morale ; impuissantes, les victimes tentent de survivre en faisant face ; l’avocat est rongé par la crainte et les dilemmes moraux.
Film militant ? Probablement. Description caricaturale de l’industrie agrochimique et des lobbyistes ? On aimerait qu’il en soit ainsi, malheureusement rien n’indique que la réalité ne soit pas pire (1).

« Goliath » constitue un film aussi nécessaire que haletant et édifiant.


1- Il est notamment inspiré des affaires dites des « Monsanto Papers » et « Fichier Monsanto » impliquant l'agro-industriel Monsanto et son herbicide à base de glyphosate. (Wikipédia)

L A