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Goal Of The Dead : Première Mi-tempsUn film deBenjamin RocheravecAlban Lenoir |
1088 Lectures Depuis Le samedi 14 Juin 2014 ![]() |
Si le cinéma de l’horreur et du fantastique ne manque pas de public dans l’Hexagone, sa production au pays des Lumières peine pour dénicher des talents, des sujets et des moyens, à tel point qu’il convient de ne pas bouder son plaisir lorsqu’un film parait, surtout quand il se révèle aussi jouissif que « Goal of the dead ». Marier le monde du football et l’univers des zombis c’est respecter les contraintes de l’un et de l’autre : • Un match de foot se divise en deux mi-temps de quarante-cinq minutes. • Les zombis modernes ne sont pas les fruits de la génération spontanée, mais le résultat d’une contamination exponentielle. Benjamin Rocher se charge d’organiser cette première période du match, dédiée au surgissement de la contamination. Une erreur de la Poste et voila une injection de produit dopant qui vire à la catastrophe… A Capelongue, petit village du nord-est de la France, chacun soutient ardemment l’équipe locale de football et ceci d’autant plus qu’elle affronte la prestigieuse équipe de l'Olympique de Paris où évolue l'ancienne gloire, proche de la retraite, Sam Lorit, un enfant du village parti pour la capitale, autant dire un traitre. Mais alors que le match bat son plein et que les quatre hooligans locaux ont lancé leurs fumigènes sur la pelouse, Jeannot, le musculeux fils du médecin, déboule parmi les joueurs. Après avoir fracassé le crâne de l’un d’entre eux, il lui vomit au visage une abondante purée blanchâtre… Et chacun vomit sur chacun, et les habitants de Capelongue se métamorphosent en des zombis aussi vomitifs qu’agressifs. Pour Samuel, Cléo, Solène, Idriss et quelques autres, ce n’est plus la Coupe de France qui est en jeu, mais leur vie… L’élément contamination est expédié avec une habile facilité scénaristique, pas de complot militaire, pas d’astéroïde malfaisant ou de radiations mortelles, juste une erreur de distribution… Deux flacons, des liquides qui se mélangent, une seringue et un enchainement rapide de zoom avant et de zoom arrière pour signifier la violence de l’injection… un insert sur l’aiguille de la seringue d’où une goutte de liquide choix sur la table et tel un acide brûle légèrement le plateau… La propagation de l’infection, qui causera la mutation des habitants de Capelongue en morts-vivants, n’est plus qu’une question de temps, du temps que mettra Jeannot pour parcourir la campagne environnante avant de débouler dans le stade et de vomir à tout va. A moins, bien sûr, qu’il ne faille entrevoir dans les figures peinturlurées des supporters les esquisses des futurs zombis, formule premium du supporter… En son temps, le cinéaste italien de genre Mario Bava masquait la pauvreté du budget dont il disposait par d’ingénieux effets lumineux ou de propices brouillards. Benjamin Rocher procède de même : filage, ralentis, arrêt sur image, accélération brusque et une surprenante superposition d’images, défilant les unes vers la droite les autres vers la gauche, autant d’effets qui renforcent une exploitation très à-propos de fumigènes. Noyé dans la brume, le stade devient un lieu de folie où la caméra semble elle aussi contaminée… Et la première mi-temps se termine par l’arrêt du match de foot, un cliffhanger, qui ne laisse subsister aucun doute sur la volonté de comique du duo de réalisateurs, et un générique, de dix minutes, des plus curieux, où l’on suit le long trajet du paquet fatal à travers l’Europe ainsi que des fragments de scènes du film.
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