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Glissements Progressifs Du PlaisirUn film deAlain Robbe-grilletavecJean-louis Trintignant |
293 Lectures Depuis Le lundi 23 Decembre 2019 ![]() |
Dès les images d’ouverture qui rythment le générique, le regardeur subodore la nature du film auquel il va devoir assister. Au prétexte de déstructuration du récit (1), le métrage s’enfonce dans les effets stroboscopiques du cut franc et brutal, de l’enchainement d’images sibyllines porteuses de lourds symboles et ayant sens de par leur sens intrinsèque : bouteille en verre brisée, cassé, le liquide rouge, jaune d’œuf, une chaussure bleue, une paire de ciseaux… Et ces images se répètent à l’infini, à l’identique ou sous de multiples modifications, et elles se sérialisent à des nus féminins issus d’un bréviaire surréaliste ou d’un magazine de l’homme moderne. « Je coupe le son. Et je remets le son. » chante un Philippe Katerine. Et je coupe l’image et je remets l’image, filme un Alain Robbe-Grillet que d’aucuns dissèquent oubliant qu’il refusait de « faire sens » et que par ce fait chaque image (de femme nue) se suffit à elle-même, existe en soi et par soi, indépendamment, voire contre l’enchainement qui fait film. Au final, et conformément à la séquence de peinture à main nue, Alain Robbe-Grillet était à l’art cinématographique ce que Maurizio Cattelan (2) est à l’art contemporain. 1- Il s’agit d’une intrigue aux relents de polar : La jeune est accusée du meurtre de son amie Nora, de vingt ans son aînée, avec qui elle entretenait une relation très perverse, et se retrouve internée dans une prison pour mineures, dirigée par des religieuses, où elle reçoit la visite de sa jeune avocate qui ressemble étrangement à son amie défunte. 2- Nom arrivé aux oreilles de la masse à cause d’une banane scotchée au mur avec un large ruban adhésif gris vendue 120 000 dollars à la Foire d'art contemporain de Miami, en Floride (États-Unis) https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/art-contemporain/art-contemporain-une-banane-a-120-000-dollars_3737075.html
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