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Full FrontalUn film deSteven SoderberghavecJulia Roberts |
5277 Lectures Depuis Le lundi 13 Mars 2012 |
Comédie dramatique, puisque le film se referme sur le suicide du protagoniste adepte des massages complets qui soulagent intégralement le corps, ce film n’a d’autre raison d’être que celle d’être expérimental. Et Steven Soderbergh a recours à tous les dispositifs possibles : • Le film est tourné en caméra numérique (Digital Video), les films enchâssés dans le film ont été tournés de manière « traditionnelle ». Autant dire que l’ensemble baigne dans le gros grain du numérique, saturant ou désaturant, et semble défilmée tant les cadrages sont faussement approximatifs et jump-cuts envahissants. Notons aussi la présence saugrenue d’une caméra voyeuse à l’objectif déréglé • La mise en abyme frise le hadal vertige au cours de l’une des scènes : Julia Roberts regarde son partenaire Blair Underwood tourner une scène d’un film en compagnie de Brad Pitt ; le réalisateur cri « coupez ! » ; Julia Roberts et son partenaire s’éloignent, ils regardent la caméra et demandent : « quelqu’un a dit couper ? ». Durant quelques secondes, les acteurs sont entre deux « états », et ceci d’autant plus qu’ils tournent un film dans le film… Notons aussi que le réalisateur ne se contente pas d’une récursivité sur le simple l’objet, mais qu’il l’étend au théâtre, peut-être parce qu’il le considère comme l’ancêtre du cinéma. • Quant au montage des divers instants des biographies des protagonistes, bavards à souhait et en off, il relève du puzzle en vrac que seul le vecteur temps semble pouvoir ordonner. Au final que reste-t-il de ce film expérimental au scénario aussi banal qu’une tranche de melon sans porto ? Une molle hybridation entre « Le Déclin de l'empire américain» (Denys Arcand - 1986). et un film domestique que seuls les membres de la famille peuvent comprendre. Les autres, c'est-à-dire nous tous, doivent se contenter de sourire en entendant le monologue de Blair Underwood sur la condition des acteurs noirs ou en imaginant les 40 secondes du massage de David Duchovny que le réalisateur n’a pas filmer.
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