Tout se tient et les scénarios se croisent, car la recherche du profit maximum les relie.
Une usine où les bœufs entrent vivants et d’où ils ressortent découpés et emballés ; une usine où les cadences rognent l’hygiène ; un maillon du Capital assoiffé de profits.
Des Mexicains clandestins que l’usine paye une misère ; des ouvriers que guette l’accident du travail ; des ouvriers que l’on accuse d’être responsables de leurs accidents ; des êtres humains qui constituent autant d’offrandes au dieu Moloch.
Le responsable marketing d’une chaine de fast food se rend à Cody, une ville frontalière du Colorado, pour y visiter l’entreprise de conditionnement de viande bovine qui fournit la chaine en steaks hachés. Il doit déterminer comment de la matière fécale a pu contaminer la viande.
Son enquête sera de courte durée et il repartira comme il était venu… quelque peu penaud.

Entre documentaire et fiction, « Fast Food Nation» (1) se perd dans les méandres de ses diverses intrigues. Une multitude de personnages apparaissent pour disparaitre aussitôt (2), tant et si bien que l’intérêt du spectateur s’émousse au fil des minutes. Et la scène finale où s’étale le spectacle peu ragoutant de l’abattage, du dépeçage, de l’éviscération etc des bœufs ne le tire que très mollement de sa torpeur.
En fait, le métrage souffre d’une part de la dispersion des intrigues et d’autre part de se cantonner à la dénonciation. Ces deux défauts induisent un manque évident de rythme et d’enjeu au deux heures que dure le film.



1- Ce film reprend les idées développées par Schlosser dans son livre d'enquête sur l'industrie de la restauration rapide. Richard Linklater et Éric Schlosser ont repris le documentaire pour en faire une fiction.

2- https://fr.wikipedia.org/wiki/Fast_Food_Nation_(film)

L A