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Family BusinessUn film deSidney LumetavecSean Connery |
5698 Lectures Depuis Le mardi 5 Mars 2013 |
Adam (Matthew Broderick) abandonne ses études à seule fin de s’inscrire dans la tradition familiale de la cambriole. Avec son grand-père Jessie (Sean Connery), voleur besogneux aux discours « anarchic », il monte un casse et entraine dans l’aventure son paternel Vito (Dustin Hoffman), qui avait délaissé le crime au profit du négoce de viande. Trois générations réunis autour d’un même projet et nous pourrions en déduire que la filiation constitue le sujet du film. Pourtant, ce thème, s’il est par force présent, n’en est ni le sujet ni l’objet. En fait, le spectateur curieux se demande tout au long de la projection qu’elle est le véritable propos de cette affaire de famille. S’agit-il de mettre en image un braquage ? Non puisque sa préparation se résume à de longues discussions dénuées de discrétion et à l’achat d’une masse dans un supermarché de bricolage ; à ouvrir et à fermer des portes le long d’un couloir blanc, lors du holdup, scène qui résume la suite de maladresses qu’accumule le trio de Pieds Nickelés. La conséquence de l’une d’entre elles se révélera fatale pour le jeune Adam… A partir de cet instant, au terme d’une heure de film, la tonalité change radicalement. La comédie cède le pas au drame. Et l’inversion est à ce point ultraciste que les personnages se révèlent sous un nouveau jour Le grand-père Jessie, hâbleur intarissable et sympathique, théoricien anarchisant de la cambriole, n’est plus qu’un égoïste, hypocrite et manipulateur. Le paternel Vito, marchand de viande dénué de fantaisie et empli de lâcheté, s’affirme comme un père responsable et courageux. Seul Adam reste ce qu’il était : le pivot du trio. Mais un pivot encore plus naïf et injuste puisqu’il en vient à mépriser son père, le seul qui n’a agi que dans son intérêt. Et nous glissons ainsi, du climax d’« Alphaville » au climat du « Mépris » sans que pour autant le récit ait réellement pris corps, sans que pour autant il se soit délité. Mais il est vrai que le casting et le réalisateur lui servaient de garde-fou.
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