Sur un rythme et une tension de thriller, le film suit durant 24 heures Rafa, un avocat-activiste qui se démène pour aider les « gens de rien ». Des vies se croisent, trois vies de femmes, trois vies broyées.
Le regardeur suit le combat de Azucena, une mère travaillant dans un supermarché, qui est menacée d’expulsion, combat que son mari refuse de partager. Il accompagne la détresse psychologique de Teodora, une mère sans nouvelles de son fils, car il se refuse à lui en donner, ayant honte de l’avoir entrainé dans ses déboires financiers. Il court après une mère immigrée dont la petite fille, raflée par la police, risque d’être placée.
Luis Tosar interprète de façon magistrale Rafa, cet avocat qui sacrifie sa vie personnelle au service des autres, quant à Penélope Cruz, elle campe une vendeuse désemparée qui refuse de capituler avec un talent et une modestie éblouissante.
Mais ces deux acteurs en tête d’affiche n’écrasent pas le métrage, tout au contraire, ils subliment la cause que dénonce le métrage, le regard qu’il pose sur la scandaleuse condition de vie des gens du peuple et ils laissent toute leur place aux acteurs qui les entourent et métamorphosent ce drame social en un manifeste.
Au final, tous perdent, comme dans la vie réelle, et celle dont la situation ne vire pas au désastre n’est finalement qu’en sursis, à moins qu’elle devienne encore plus invisible qu’elle n’est déjà

L A