Jeanne (Brigitte Bardot) raconte à son cousin (Mathieu Carrière), prêtre par amour de Dieu, ses aventures sexuelles avec :
Pierre (Maurice Ronet), professeur qu'elle entraine en Suède, paradis de l'amour libre, pour le perdre.
Clara (Jane Birkin), la femme de Prevost (Robert Hossein), lors d’une traversée à bord du Night Ferry entre Paris et Londres.
Un guitariste (Robert Walker Jr.) qui se suicidera.
Et au terme de cette narration, le cousin de Jeanne cède au péché de chair…

Le regardeur contemporain imagine sans mal quel avait dû être l’émoi de son homologue des années 70 en découvrant les images de l’orgie en terre de Suède puis celle en cabine du ferry. De bien belles images qui n’émeuvent même plus un préadolescent boutonneux trop habitué des empoignades viriles que lui proposent les sites spécialisés.
Alors que reste-t-il de ce métrage maintenant que ses senteurs polissonnes se sont dissipées ?
Sa morale ! Et c’est bien tout le problème.
Telle sa référence masculine Jeanne meurt dans les flammes. Mais là où l’un est précipité dans le brasier de l'enfer par la statue du Commandeur, l’autre n’est que la victime d’une vengeance. Là où l’un est puni par Dieu non pas pour ses frasques amoureuses, mais pour sa révolte contre le divin, l’autre meurt pour s’être joué des hommes.
En d’autres termes, Jeanne est punie d’avoir voulu prendre le pouvoir, d’avoir voulu disposer librement de corps…

L A