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CopycatUn film deJon AmielavecSigourney Weaver |
5696 Lectures Depuis Le lundi 23 Septembre 2013 |
Le docteur Helen Hudson tient une conférence devant une importante assistance. Au terme de celle-ci, elle se rend aux toilettes. Daryll Lee Cullum, un tueur psychopathe tente de l’assassiner en la pendant à un filin en acier. Ce moment, qui dure 7 minutes – conférence incluse - et qui constitue une sorte de pré générique, donne lieu à un moment de virtuosité dans la mise en scène et le montage. Le blanc immaculé des lieux contraste avec le rouge de la robe d’Helen qui annonce l’hémoglobine sur laquelle se refermeront ses longues minutes. Au cœur du contraste entre ces deux couleurs franches et vives se dressent celles du tueur, ternes, indéfinies et mélangées, finalement à l’image de son mental. Quant au montage, digne d’un Brian de Palma, il alterne les plans sur les chaussures, les contre-plongées, les préparatifs de chacun, des gros plans sur le visage d’Helen avant d’embrasser les lieux d’une caméra distante puis de se tourner vers le tueur (Images 1 à 4). Traumatisée par ce douloureux épisode, Helen Hudson, terrassée par des crises d’agoraphobies, vit maintenant recluse dans un appartement luxueux avec pour seule compagnie un homosexuel et pour seul lien avec le monde, l’internet. Mais dans la ville un nouveau tueur en série rôde et Helen Hudson ne peut s’empêcher de contacter la police pour lui faire part de ses déductions. MJ Monahan et Reuben Goetz qui enquêtent sur cette affaire rencontrent Helen Hudson afin de solliciter son aide. Helen Hudson qui ne vit que dans la terreur refuse de les assister, mais elle leur fait part de ses hypothèses : le tueur est un copycat qui imite très précisément les scènes de crimes de tueurs en série célèbres. A cet instant du film, chacun pressent que la prochaine cible du tueur sera Helen Hudson. Et le copycat reconstituera la tentative de meurtre de Daryll Lee Cullum. Ainsi, le film se referme sur des images semblables à celle sur lesquelles il s’était ouvert : la blancheur immaculée des lieux, le rouge de la robe d’Helen suspendu à un filin. Mais deux nouveaux éléments sont introduits Le tueur n’arbore plus des teintes pastel et délavées Le suspense est de la partie, peut-être parce que le tueur ainsi vêtu semble plus froid, plus méthodique, plus efficient. Ce film, à la croisée des chemins d’un Brian de Palma quant à la froideur clinique des images, et d’un Alfred Hitchcock quant à la musique (Psychose) et aux troubles d’Helen (Vertigo), reste, aujourd’hui encore, un modèle, certes peut sanguinolent, mais un modèle du genre tout de même.
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