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Ca Va BarderUn film deJohn BerryavecEddie Constantine |
1587 Lectures Depuis Le dimanche 28 Avril 2013 |
Nous sommes le 30 mars 1955. 120 000 soldats français sont engagés dans le conflit algérien, dans 15 jours ouvrira le premier restaurant « McDonald's » à Des Plaines dans l'Illinois et sur les écrans hexagonaux, Eddie Constantine quitte le costume de Lemmy Caution, qu’il a déjà enfilé trois fois, pour coiffer la casquette de Johnny Jordan, un aventurier mal défini, quelque peu combinard et tombeur de ces dames. Engagé par l’armateur Moreno, il doit démasquer celui qui organise le pillage régulier de ses navires. Jordan découvre très vite que les bateaux servent à un trafic d’armes à destination de Puerto Negro et que derrière cette combine se cache en réalité Moreno. Réalisé par John Berry, acteur et réalisateur américain réfugié en France pour fuir le maccarthysme, ce film n’échappe pas aux lois du genre de la comédie policière en vogue ces années-là : humour, castagnes, mitraillages, bonne humeur et jolies jambettes ; le tout porté par un scénario approximatif. Seul le dénouement, en modifiant le registre musical dominant et se coulant dans un maniérisme hitchcockien (1), échappe à ces règles. Certes, le spectateur d’aujourd’hui, habitué aux effets numériques, risque de juger l’ensemble quelque peu ridicule. Mais si l’on fait abstraction de tous les trucages informatiques qui habillent les blockbusters, on s’aperçoit que quasiment rien n’a changé. Mitraillages et explosions sont toujours là, seule change la bande sonore qui les supporte ; bagarres et castagnes n’ont pas disparu, seule leur chorégraphie a été modifiée ; poursuites et autres cascades routières ne se sont enrichies que des progrès techniques ; quant au scénario, ils ne sont ni plus ni moins convaincants qu’au temps jadis. Seul l’érotisme a subi les outrages du temps. Dans les années 50-60, il se libérait timidement d’une censure omniprésente et émergée fugacement à l’écran. Aujourd’hui, c’est le phénomène inverse qui se déroule sous les yeux des spectateurs médusés par ce retour sournois des interdits. 1- « Cinquième Colonne »
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