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Boarding GateUn film deOlivier AssayasavecAsia Argento |
1126 Lectures Depuis Le jeudi 1 Mai 2014 ![]() |
Sandra accepte d’honorer le contrat lancé contre Miles, un homme d'affaires douteux, au bord de la faillite dont elle a été un moment la maitresse et qui l’a utilisée comme escort-girl pour espionner ses clients. Au terme d’une soirée aux relents sado-maso, elle exécute Miles de plusieurs balles avant de rejoindre Lester Wang, son amant qui fait aussi office d'intermédiaire avec le commanditaire du meurtre. Comme convenu, elle embarque dans un avion pour Hongkong… Lester et Sandra doivent s’y retrouver et avec l’argent du contrat acheter un night-club à Pékin. Mais à Hongkong, Sandra tombe dans le piège que lui réservait la femme Lester L’une de scènes les plus marquantes de « Faux Coupable » d’Alfred Hitchcock est celle où le cadre du guichet de la cellule de « Manny » envahit l’écran, ne laissant voir que ses deux yeux. « Manny » est emprisonné dans une inclusion de cadres qui lui interdit de regarder ailleurs que droit devant. « Regarder autour de soi, c'est vivre libre » déclarait Jean-Luc Godard qui rechercha, de film en film, à briser le cadre, paradoxalement en usant de plans quasi fixes. Probablement animé par cette même nécessité de liberté, le cinéaste s’ingénie à chaque instant à briser le cadre, à s’émanciper du champ qui enserre le plan. Avec lui, le champ, le contre-champ, l’amorce qui lie les deux, se font rares. Qu’il s’agisse d’une poursuite effrénée dans le dédale hongkongais, d’une paisible discussion dans un appartement ou d’un meurtre prémédité, la caméra s’agite et saute d’un fragment de corps à un autre comme si elle se cognait aux marges de l’image. Enchainant les plans tremblants, aux plans partiels ou hésitants, elle décrit des arcs de cercle de deux fois 180 dans des filages chaotiques. Sandra n’aspire qu’à se libérer, mais comme la caméra, elle est emprisonnée dans un cadre, non pas celui qui borde l’écran et qui délimite le champ, créant ainsi le hors-champ, mais dans des jeux de pouvoir et d’argent qui menacent de lui être fatale. Utilisée par Miles, abandonnée par Lester, droguée par la femme de ce dernier, sauvée par une Américaine blonde, elle rebondit des uns aux autres, jusqu’au moment où, comme la caméra qui fixe, dans des reflets, le hors champ, elle s’évadera du cadre en s’extirpant du cercle de violence au milieu duquel elle s’est réveillée.
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