|
|
||||
BabycallUn film dePål SletauneavecNoomi Rapace |
5729 Lectures Depuis Le vendredi 1 Septembre 2012 |
Anna et son fils sont placés par les services de protection de l’enfance dans un appartement dont l’adresse est tenue secrète. Mais cela ne suffit pas à rassurer Anna qui est terrifiée à l’idée que son ex-mari puisse les retrouver. Elle achète un babyphone pour être certaine qu’il n’advient rien à son fils, Anders, pendant son sommeil… Mais une nuit des cris d’enfant, sortant du babyphone, la réveillent en sursaut. Elle se précipite aussitôt dans la chambre Anders et constate que celui-ci dort paisiblement. D’évidence, les cris qu’elle vient de capter proviennent d’un autre appartement. Pour réaliser son film, Pal Sletaune a planté sa caméra au milieu de barres d’immeubles impersonnelles et aux longs couloirs déserts. Il a pris soin de gommer toute couleur vive au profit de pastels délavés. Et dans ce décor minimaliste, souvent aussi lointain que glacial, il a recouru à un casting tout aussi minimaliste. Tant et si bien que l’invisible solitude et isolement, aussi bien géographique, social ou psychologique, dans lesquels s’est réfugiée Anna, envahit l’écran d’une présence étouffante. Personnage fragile et apeuré, Anna est aussi seule que nous le montrent les images. Autant dire que le film repose entièrement sur les épaules de l’actrice qui incarne Anna : Noomi Rapace. Et c’est certainement là que se noue le film, qu’il acquiert de la vraisemblance, lui dont le scénario est entièrement bâti sur l’invraisemblable. Qui d’autre que Noomi Rapace aurait pu interpréter le rôle de cette mère craintive et dévouée corps et âme à son fils ? Qui d’autre que cette actrice aurait pu incarner ce personnage, au point de nous faire oublier qu’elle n’est qu’une actrice, de nous entrainer de minute en minute dans un univers aux déraillements imperceptibles, mais incessants, jusqu’au dénouement fait d’un retournement aussi imprévisible que totalement déconcertant ou absolument abscons ? D’évidence, il fallait une actrice totalement investie pour parvenir à côtoyer le fantastique sans jamais sombrer dans le genre, pour réussir à déstructurer la narration et éviter ainsi le banal thriller psychologique, pour tout au contraire hisser le résultat au rang de petit chef-d'œuvre glaçant.
|
|