Le 10 avril 1912, luxueux transatlantique britannique Titanic, quitte Southampton pour une traversée inaugurale à destination de New York, emportant à son bord deux mille deux cent huit passagers. Le 14 avril, vers 23 h 40, il heurte un iceberg…


Le scénario de ce film serait basé sur les témoignages d’une cinquantaine de rescapés de la catastrophe (1). Il constituerait par conséquent le plus fidèle des films consacrés à ce drame.
Malgré le fait que chaque spectateur connaisse par avance le tragique dénouement (sorte de faiblesse inhérente à tous les films historiques) le réalisateur parvint à charger sa progression filmique d’un indéniable suspense qui s’adosse à son refus de focaliser son récit sur des personnages particuliers (2). Ce choix narratif n’est pas sans conséquence quant à la charge émotive du film. Loin d’une tonalité larmoyante, se contente d’instiller une émotion singulièrement convaincante
Mais bien plus qu’une reconstitution du naufrage du Titanic ou d’une énumération des causes du désastre, le film brosse un tableau sans concessions de l’antagonisme de classe et montre que face à la mort inéluctable les hommes demeurent inégaux : les canaux de sauvetages sont réservés aux dames et aux enfants de la bourgeoisie ; quant au bas peuple, aux émigrants, ils n’ont droit qu’à la panique du désespoir.



1- Le film est en fait adaptation du livre « La Nuit du Titanic », écrit en 1955 par l'historien américain Walter Lord. L’écrivain de polars Eric Ambler a collaboré à l’écriture du scénario.

2- On notera la présence dans la distribution de
- Laurence Naismith, le futur juge Fulton dans « Amicalement vôtre »
- David McCallum, futur Illya Kuryakin dans « Des agents très spéciaux »
- Honor Blackman, future Cathy Gale de « Chapeau Melon et Bottes de Cuir » et Pussy Galore dans « Goldfinger ».
- Quant à Sean Connery, il interprète un homme de pont et n’est pas crédité au générique

L A