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Air Force OneUn film deWolfgang PetersenavecHarrison Ford |
5081 Lectures Depuis Le jeudi 30 Mars 2012 |
Lorsque les studios louent le patriotisme USA, il est rare qu’ils s’embarrassent de nuance. Peut-être parce que les USA éprouvent le même vertige que l’homme pascalien, perdu entre les deux infinis. Sauver le monde, sauver sa famille, tel est le dilemme qui enserre les USA, personnifiés ici par son président, le chef suprême des armées. Quittant Moscou, après avoir ordonné à ses commandos de sauver le monde de la menace d’une nouvelle guerre froide, le Président des États-Unis, James Marshall, retrouve sa femme, sa fille et ses collaborateurs qui l’attendent à bord de l’avion Air Force One. Mais voilà qu’un groupe de terroristes sanguinaires s’empare de l’avion et mitraille à tout va. On ne compte pas les morts, qui jonchent le sol, parmi les fidèles du président, ni les sacrifices de sa garde rapprochée pour le conduire jusqu’à la capsule de sauvetage ! De l’autre côté de l’atlantique, la panique s’empare des autorités qui aussitôt réunissent, autour de la vice-présidente, une cellule de crise pléthorique. La capsule, à bord de laquelle le président a embarqué, est retrouvée vide… L’émoi est d’autant plus important qu’une divergence, quant à l’interprétation de la Constitution, divise les participants à la cellule de crise : en l’absence du président à qui revient la mission d’assurer l’intérim ? Mais que le spectateur pétrifié par l’angoisse se rassure : les USA ne manquent pas de juristes, spécialistes de droit constitutionnel ; le président n’est pas mort, il se cache au fond de la soute de son avion. Or : « L’homme n’est qu'un roseau, le plus faible de la nature ; mais c'est un roseau pensant (…) l’homme est visiblement fait pour penser ; c'est toute sa dignité et tout son mérite ; et tout son devoir est de penser comme il faut. » et grâce à ce don, il sauvera le monde et sa famille… au prix de mille sacrifices. Lorsque les studios dénoncent les forces du mal, ils ne travaillent jamais dans la nuance. L’idéologie qui anime les terroristes sanguinaires qui se sont emparés d’Air Force One s’apparente au florilège de toutes les peurs Républicaines. Pêle-mêle leur discours fait référence à la Sainte Russie, à la haine du capitalisme, au communisme triomphant, à la lutte anti-impérialiste, et se ponctue invariablement par de lâches assassinats. « Je vous salue, USA plein de grâces ; le Monde est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les Nations et Le Corps des Marines, le fruit de vos entrailles, est béni. Saint USA, Mère de la Civilisation, protégez-nous pauvres Inconscients, maintenant et à l'heure des Dangers. » Ceci étant dit, si l’on fait abstraction du fond, c'est-à-dire si l’on regarde ce film en version russe non sous-titrée, le résultat est agréable. Ce qui tendrait à prouver que même lorsqu’ils mitonnent une infecte daube idéologique les studios maitrisent parfaitement le temps de cuisson !
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