Tout commence comme un banal « teen movie », à la différence qu’il sent très fort le sexe facture Russ Meyer, du moins au cours de l’une des scènes d’ouverture.
Autant dire que pour l’horrifique, il conviendra d’attendre que la bande de jeunes lycéens, en partance pour un avenir jubilant, ait quitté la fête de fin d’année scolaire, cessé de jouer à action-vérité, tels des adolescents pubères, et se soit régalé en humiliant Félix, le moins déniaisé de tous.
Et nous voilà un an plus tard, le jour de l’anniversaire de Félix…
Le spectateur averti devine que le métrage va changer de registre et que si la règle du jeu « action-vérité » va demeurer inchangée, les conséquences en seront bien plus radicales.
Et voila la bande de joyeux fêtards réunie dans une cabane isolée, au cœur d’un domaine fastueux, où le frère de Félix annonce que celui-ci sera absent, avant de ficeler solidement, filles et garçons, à des chaises disposées en rond et de leur expliquer que la carte postale que l’un d’entre eux a expédiée à Félix l’a conduit au suicide.
Le spectateur impatient se réjouit par avance à l’idée que l’odeur de sexe va s’épicer d’un fumet de sanguette ; Que Russ Meyer va se draper dans la graphie d’un Tobe Hooper ; Que tronçonneuses et autre ciseau à bois vont enfin se dégourdir le métal.
Malheureusement pour l’aficionado d’une certaine esthétique et de bande-son saturée, la scie égoïne d’un Leatherface primitif ne quittera pas le placard à balais. Seuls quelques éclats d’acide, un coup de fusil et trois blessures par poinçon pigmenteront l’écran de la mythique couleur rouge.

Certes, le scénario manque cruellement d’originalité, mais la tentative de marier le sexe et le gore débouche sur un huis clos parfaitement maitrisé et un dénouement inattendu.

Alors pourquoi ne hacheriez-vous pas un oignon que vous mélangeriez à des croutons de pain ailés avant d’arroser ce mélange du sang d’une volaille fraichement égorgée ? Il ne vous resterait plus qu’à frire cette mixture à la graisse de canard.
C’est simple, ça s’appelle la sanguette et cela se mariera très bien avec « Action ou Vérité »

L A