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8mmUn film deJoel SchumacheravecNicolas Cage |
1232 Lectures Depuis Le mardi 29 Juillet 2014 |
Tom Welles, privé à Harrisburg, Pennsylvanie, est chargé par une richissime veuve de retrouver la jeune fille qui figure dans le film 8 mm qu'elle a découvert dans le coffre de son défunt mari. Ses sévices et son meurtre sont-ils le fruit d’une mise en scène particulièrement réaliste ou bien la stricte réalité ? « 8 mm » appartient à ce genre de film dont la sortie a déclenché une polémique conséquente. Pour les uns : « 8 mm reste (...) un summum en matière de thriller et fait passer tous les films à suspens de ces dernières années pour des bluettes de collégiennes » Pendant que d’autres écrivent : « 8 mm dose de façon particulièrement antipathique le grand guignol horrifique et le prêche moralisateur, le tourisme sexuel dans les bas-fonds de l'industrie porno clandestine et le plaidoyer hystérique de la justice privée » Qui croire ? Que penser ? Chacun se fera son opinion, en gardant à l’esprit ces deux critiques antagoniques, mais paradoxalement fondées. Car s’il est vrai que 8 mm atteint un « summum en matière de thriller », il n’en reste pas moins vrai que la plongée dans les « bas-fonds de l'industrie porno clandestine » relève quelque peu du « grand guignol horrifique ». Pour autant, il convient de ne pas sombrer dans les facilités de la critique moralisatrice et commettre les mêmes bévues « historiques » que la journaliste Pauline Kael lorsqu’elle analysait « L'Inspecteur Harry » (1) ou « Manhattan » (2) « 8 mm », au-deçà de toute analyse, est ce qu’il est, un film de genre, un polar qui plonge le spectateur dans l’univers sordide de « l’industrie » pornographique extrême, et, pour ce faire, mélange adroitement des éléments inhérents au polar et à la pornographie : détective, meurtre, tueur psychopathe et « Snuff movie ». Partant de là, il aboutit à un dénouement cohérent au regard de sa tonalité ultra glauque, dénouement qui au-delà du banal (3) « plaidoyer hystérique de la justice privée », véhicule une mise en garde : « Papy, si tu danses avec le diable, lui, il changera pas. Mais toi, il te changera. » Et Tom Welles ne ressort pas indemne de sa virée en Enfer, il y a perdu son humanité, il est devenu un barbare assoiffé de sang qui tente de retrouver sa place parmi les humains… 1- « L'Inspecteur Harry ne parle pas de la vraie force de police de San Francisco; il est question dans le film d'une vision imaginaire de droite de cette force de police considérée comme un groupe désespérément émasculé par des libéraux irréalistes(…)Quand vous faites un film avec Clint Eastwood, vous voulez naturellement que les choses soient simples, et le conflit de base entre le bien et le mal est on ne peut plus simple. II rend ce genre plus archétypal que la plupart des films, plus primitif et onirique; le genre médiéval fasciste a le charme des contes de fées(…)il constitue un instrument presque parfait de propagande en faveur d'une force de police para-légale(…). L'Inspecteur Harry n'est évidemment qu'un film de genre, mais ce genre du film d'action a toujours recelé un potentiel fasciste, qui a fini par faire surface ». -Pauline Kael, « Saint Cop », The New Yorker, 15 janvier 1972- 2- « Quel homme dans la quarantaine, hormis Woody Allen, pourrait faire passer sa prédilection pour les adolescentes pour une recherche des valeurs authentiques? » Pauline Kael , New Yorker. 3- Car c’est le lot de beaucoup de polars…
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