Synopsis : Pour s'être montré secourable, un brave marchand de journaux se voit impliqué dans une affaire criminelle.

Tout en présentant Lino Ventura sous un jour inattendu, Grangier, soutenu par la plume incomparable de Michel Audiard, nous livre ici un complot diabolique. Etrange personnage que celui de Didier, incarné par Robert Hirsch qui, sous ses habiles mimiques de mythomane craintif, parvient à impliquer Pascal (Ventura), paisible vendeur de journaux à la criée, dans une machination fort bien ficelée. Au point de le pousser à dérober une somme d’argent dans une maison, puis de le faire simultanément accuser de meurtre. Une situation inimaginable pour Pascal qui, en fin de compte, avant cette histoire, était un paisible crieur agité dans les rues de Paris.
Pour se tirer de ce piège, Pascal sera contraint de sortir de ses gonds sous le regard d’un inspecteur heureusement perspicace qui fera le reste. En l’occurrence, ne pas se fier aux masques et prendre le risque de relâcher provisoirement le suspect, histoire qu’il remonte à sa façon jusqu’à l’origine du complot. Le relâcher, mais le suivre de près néanmoins – au cas où sa colère viendrait à faire des dégâts.
Une machination dont on ignore comment sa victime parviendra à sortir indemne – à ressortir libre, à vrai dire. Une intrigue inquiétante à la Hitchcock, bien que tempérée par les dialogues et la prestation explosive de Ventura – rappelons qu’il fut catcheur avant d’être comédien. Mais une morale qui interroge cependant, et nous renvoie au début du film, lorsque Pascal sauve Didier de la noyade. Faut-il venir en aide à son prochain lorsqu’on le sait en danger ? Abordé sous cet angle, un remake de « 125 rue Montmartre » en 2006 aurait probablement du mouron à se faire…

CYRIL HERRY