Frank Moses, un ancien de la CIA, aujourd’hui à la retraite, trompe la monotonie de sa vie en téléphonant, sous un prétexte fallacieux, à Sarah l’agent en charge de gérer sa pension… mais par un petit matin, un commando envahit sa maison.
Frank Moses renoue immédiatement avec ses réflexes d’homme de terrain : il élimine l’escouade de tueurs lourdement armée.
Ceci fait, il ne lui reste plus qu’à comprendre pourquoi on désire le tuer et à découvrir qui souhaite sa disparition. Mais avant, il doit mettre à l’abri Sarah que les commanditaires de l’opération doivent soupçonner d’être sa complice.
Frank Moses kidnappera la belle Sarah et réveillera quelques vieux agents à même de le seconder…

« Red » (Retraités extrêmement dangereux ou Retired, Extremely Dangerous), adaptation d’une minisérie de comics, écrite par Warren Ellis et dessinée par Cully Hamner, nous offre l’occasion de voir évoluer à l’écran, autour d’un scénario des plus simples, une pléthore d’acteurs tels que Bruce Willis, John Malkovich, Mary-Louise Parker, Helen Mirren, Morgan Freeman et Karl Urban.
Mais qu’importe l’intrigue pourvu que nous ayons la castagne, les mitraillages et les explosions ? Et de ce point de vue, notre satisfaction atteint les sommets vertigineux de l’humour récursif.
Les mitraillages sont monnaie courante dans le cinéma à tendance Blockbuster. Ici, ils cessent d’être de simples crépitements pour acquérir le statut de l’idée même. Et c’est une maison que les balles réduisent en un tas de gravats…
Que serait ce genre de films sans sa dose d’explosion ? Peut-être le néant que celles-ci occasionnent. Marvin (John Malkovich), un azimuté à qui l’Agence a fait prendre du LSD pendant onze ans, arrête une roquette avec une simple balle, déclenchant une déflagration qui balaie la tireuse.
Quant à Helen Mirren, elle manie les armes automatiques, vêtue d’une magnifique robe de soirée, longue et blanche, tel un concept à l’évidence sophistiqué.

Cette comédie policière aurait rapporté quelque deux cents millions de dollars au niveau mondial, chacun comprendra qu’il soit depuis envisagé de lui offrir une suite. Espérons seulement qu’elle ne sombrera pas dans l’Ordinaire et continuera à explorer le noumène, si tant est que l’on puisse découvrir la réalité intelligible.

L A