|
|
||||
Quand Harry Rencontre SallyUn film deRob ReineravecBilly Crystal |
3094 Lectures Depuis Le lundi 3 Avril 2012 |
En 1977, Harry Burns et Sally Albright font ensemble le trajet en voiture jusqu’à New York où ils se séparent pour ainsi dire fâchés, car pour Harry : « Entre hommes et femmes, il ne peut pas y avoir d'amitié parce que le sexe fait toujours barrage. » Cinq ans plus tard, le hasard les fait voyager dans le même avion. Sally est devenue journaliste et est fiancée ; Harry est devenu consultant politique et doit se marier. Cinq ans plus tard, ils se rencontrent de nouveau dans une librairie. Harry vient de divorcer et Sally a rompu avec son fiancé. Tout naturellement, ils se lient d’amitié au point de se téléphoner longuement avant de s’endormir et de se présenter leurs amis respectifs, Jess et Marie – qui se marieront. Mais un soir de cafard, Harry répond à l’appel de Sally… et ils font l’amour. Un malentendu, fruit de leur conversation et de leurs confidences passées, s’installe entre eux, au point qu’ils cessent de se voir. Mais lorsque vient la soirée du Premier de l'An, Harry se rend à l’évidence : après une course effrénée dans les rues de New York, il déclare son amour à Sally. Comme chacun peut le constater, le scénario de ce film est aussi insignifiant que ceux de « Pretty Woman » ou « Coup De Foudre à Notting Hill ». Mais qu’importe le scénario pourvu que nous ayons le romantisme ! Et de ce point de vue, nous sommes comblés au-delà de toutes nos espérances. Car voilà un film plus creux qu’une noix de coco évidée, qui finalement se contente d’enchainer, avec charme et rythme, des sketches drolatiques ou débordants de discours décalés ayant pour cadre le New York de Woody Allen, et qui pourtant transporte le plus bourru des cyniques dans un monde de rêve, au cœur de l’utopie relationnelle. Comment est-ce possible ? Parce qu’il traite de l’une de nos préoccupations centrales : l’amour ? Certes, mais des milliers de films sont construit autour de ce thème, ils n’en demeurent pas moins d’infâme ragout ! Peut-être parce qu’il corrompt l’ellipse et lui permet d’enfanter d’un sentiment d’éternité : il aura fallu douze ans à Harry et Sally pour s’avouer leur amour, douze ans qui ne durent qu’une heure trente. Peut-être parce qu’une étrange alchimie se fait jour entre Billy Crystal et Meg Ryan, que l’on s’imagine qu’ils sont tels qu’ils jouent et que tôt ou tard ils se déclareront leur amour. Peut-être « parce que ce n’est jamais une idée de plan, purement théorique et abstrait, qui lui (à Rob Reiner) donne une idée de scène mais bien au contraire une idée de scène, autrement dit une idée » comique, « qui lui donne une idée de plan ». La scène de l’orgasme simulé, à la table du restaurant, en est l’exemple parfait.
|
|
|