Le producteur Charlie Berns connait mieux que personne l’univers impitoyable du cinéma. Recourant à l’esbroufe, il réussit à vendre le scénario écrit par son neveu Lionel Travitz, qu’il n’a pas lu, mais qu’il a radicalement transformé, aux studios.
Ainsi, le script sur Benjamin Disraeli devient « Ben Disraeli: Freedom Fighter », un film d’action et d’espionnage dont le tournage se déroule en Afrique du Sud, avec la star afro-américaine Bobby Mason, récemment convertie au judaïsme, dans le rôle-titre.
Malheureusement, Bobby Mason est kidnappé par un groupe de terroristes et les studios décident d’annuler le film et licencient par la même occasion leur déléguée sur le tournage, Deidre Hearn.
Celle-ci, qui a beaucoup appris de la fréquentation de Charlie Berns, suggère de reprendre le script original et de tourner le film clandestinement dans les studios de Prague avec les restes du budget alloué au film, mais bloqué en Tchécoslovaquie.


« The deal » repose sur un scénario, dont le ressort unique est une mise en abyme, qui aurait pu fournir matière à un métrage signé Woody Allen. Malheureusement, sous la caméra du réalisateur « l’intrigue » s’obscurcit sous l’ombre d’un méli-mélo nébuleux d’où tout enjeu disparait.
Charlie et Deidre vont-ils convoler en juste noce au cours d’un happy end musical ? Qu’importe la réponse, puisque très vite Charlie et Deidre convolent de douche collective en siestes crapuleuses?
Le film verra-t-il le jour ? Le spectateur connait la réponse puisqu’il est en train de le visionner.
Au final, « The deal » (2) se regarde d’un œil distrait, la main au fond du godet de pop corn, sans plaisir ni déplaisir, juste pour tuer 90 minutes et se laisser subjuguer par les ébauches de mimiques qui firent la gloire de Meg Ryan.



1- https://fr.wikipedia.org/wiki/Benjamin_Disraeli

2- Il convient de ne pas confondre ce deal avec :
Le Deal, téléfilm de Stephen Frears (2003)
Le Deal, film réalisé en 2005 par Harvey Kahn
Le Deal, film de Jean-Pierre Mocky (2007)

L A