Militant de l’UNEF durant la guerre d’Algérie, celui qui révolutionnera le polar français amorce sa carrière d’écrivain auprès de Max Pécas (1) avant de s’atteler à la rédaction des scénarios de la série télévisée « Les Globe-trotters » (2)
En 1971, Jean-Patrick Manchette publie un premier roman « Laissez bronzer les cadavres ! », coécrit avec Jean-Pierre Bastid (3), parution qui sera suivie par celle de « L'Affaire N'Gustro ».
En 1972, parait « Nada » et « Ô dingos, ô châteaux ! » dont « Folle à tuer » est l’adaptation cinématographique.


« Julie, sortant de l'asile psychiatrique, est embauchée comme baby-sitter chez un architecte milliardaire ; Thompson, un tueur à gages, est embauché pour tuer l’enfant. » (4)
Tel est l’histoire qu’Yves Boisset, délaissant pour un temps le cinéma engagé (5), met ici en image avec savoir-faire et efficacité tant d’un point de vue du rythme que du casting.


• Générique

Une femme passablement éméchée rentre à son hôtel de la Côte d'Azur après une nuit que l’on devine friponne. Un homme la guette sur le trottoir d’en face. Il s’introduit dans sa chambre et la jette par-dessus le balcon.

• Début de la première partie (30 minutes) – Images 1 à 3

Stéphane Mostri, un richissime industriel embauche une des patientes de l’institut psychiatrique dont il est le bienfaiteur par obligation testamentaire, afin qu’elle s’occupe de son neveu.
Et voilà la fragile Julie aux prises avec un enfant aussi capricieux que prétentieux.

• Début de la deuxième partie (30 minutes) – Images 4 à 6

Alors que Julie se promène en compagnie de Thomas au parc de Saint-Cloud, un homme les menace d’un revolver. Julie, Thomas et Georges, le chauffeur, sont ainsi kidnappés.
L’homme rejoint par un complice contrait Julie à rédiger une lettre de demande de rançon où elle menace de pendre l'enfant avant d’en faire de même.
En fait, l’intention des kidnappeurs n’est pas de toucher une rançon, mais de tuer Thomas et d’imputer ce crime à la folie de Julie. Mais alors qu’ils s’apprêtent à exécuter leur plan, une dispute éclate entre le tueur et Georges, qui s’est révélé n’être qu’un comparse des tueurs…

• Début de la troisième partie (30 minutes) – Images 7 à 9

« Par les monts et les routes, fuyaient Julie la folle et l'enfant menacé d'un bien bizarre kidnapping. Dans la tête de Julie, des souvenirs d'incendies, de fusillades. Au coeur, un espoir : découvrir le château fabuleux où l'attendaient la délivrance et le repos. Mais les trouverait-elle ? Savait-elle, Julie la pitoyable étoile de ce ballet macabre, que les autres danseurs étaient bien plus fous qu'elle ? » (4)


Quant au casting, il ne pouvait être plus judicieux :

• Marlène JOBERT dans le rôle de la fragile Julie
• Michael LONSDALE dans le rôle du riche Stéphane Mostri
• Victor LANOUX dans le rôle de l’ambigu Georges
• Jean BOUISE dans le rôle de l’inquiétant docteur
• Michel PEYRELON dans le rôle de l’un des tueurs à gages
…


Une quarantaine d’années plus tard, s’il est flagrant que le film soufre d’un manque de moyens budgétaires, il n’en reste pas moins un modèle d’efficience.




1- Réalisateur connu pour des films comme « Je suis une nymphomane » (1971) ou « Je suis frigide... pourquoi ? » (1973). JPM participera aux scénarios de « Une femme aux abois » (1966) et de « La peur et l’amour » (1966)

2- « Les Globe-trotters » est une série télévisée française en 39 épisodes de 30 minutes diffusée en 1966 avec Yves Rénier et Edward Meeks

3- On lui doit « Massacre pour une orgie/Orgie pour un massacre », totalement interdit en 1966 par la censure française, mais aussi une multitude de romans, de scénarios et de documentaires ainsi qu’un soutien indéfectible aux « sans-papiers »

4- http://www.jean-patrick-manchette.fr/

L A