Rome, les années 1920.
Le duc Daniele de Bagnasco s'éprend de Manuela Roderighi et ce qui n’aurait dû être qu’une éphémère amourette se transforme en une passion dévorante. Et lorsqu’il découvre que Manuela n’est pas celle qu’il croyait, mais une femme de peu de vertu « pensionnaire » de la maison de madame Fonés, sa déception est à l’image de son engouement.
Un temps, il projette, afin de soulager sa déception, d'empoisonner Manuela… mais au dernier moment, il y renonce…
Une question le taraude : comment en est-elle venue à se prostituer ? Et la réponse ne tarde pas. A quinze ans, elle était violée puis incitée à se prostituer par le marquis Michele Barra… son cousin !
Bien décidé à se venger de ce cousin, il convainc Manuela de le côtoyer de nouveau afin de mieux le décevoir et lui prouver ainsi la solidité du lien qui l’attache à lui. Mais son plan ne se déroule pas comme il l’espérait.
Barra, de regrets en excuses, parvient à semer le doute et Manuela se laisse conquérir… Daniele riposte en dévoilant au grand jour les forfaits de son cousin, ce que dément avec véhémence ce dernier…
Le cœur déchiré, Manuela s'enfuit à Paris
Indifférent, Barra enfile la chemise noire ; désespéré, Bagnasco tente d’oublier Manuela en plongeant dans la drogue et finit par se suicider.

Le siècle a vingt ans et une page se tourne. Insensibles aux mutations qui s’opèrent, les aristocrates, de galas en soirées, de parties de campagne en parties de cartes, comme de toute éternité, laisse le temps s’écouler suavement, un temps que seule habitent les imbroglios amoureux.
Et brièvement ils croisent des dépenaillés porteurs de drapeaux rouges ou une camionnette débordant de chemises noires braillardes. Car le reste du temps ils se faufilent entre voitures de luxe et hippomobiles.
Le siècle a vingt ans et une page se tourne. Des intertitres rythment les images qu’ouvre fugacement un effet d'iris.
Le siècle a vingt ans et un nouveau monde se profile. Manuela fuit son passé ; Bagnasco fuit le monde ; Barra rejoint les fascistes.

L A