Léo Malet a participé à de multiples films en qualité de figurant… Probablement par besoins financiers. Francis Lacassin en a établit la liste :
Forfaiture, Marcel L'Herbier, 1937
L’Affaire du courrier de Lyon, Maurice Lehmann & Claude Autant-Lara, 1937
Le Quai des brumes, Marcel Carné, 1938
La Tradition de minuit, Roger Richebé, 1939
Le Jour se lève, Marcel Carné, 1939
Lettres d’amour, Claude Autant-Lara, 1942
Le Voyageur de la Toussaint, Louis Daquin, 1943
Adieu... Léonard !, Pierre Prévert, 1943
Casque d’or, Jacques Becker, 1951
Nestor Burma Détective de choc, Jean-luc Miesch, 1982
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Léo Malet vend le Crépu dans "Nestor Burma Détective de choc" -1982
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Léo Malet dans "Quai des brumes" -1938
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En 1943, Léo Malet participe comme assistant-réalisateur à un documentaire L'Ame de l'Auvergne, de Fred Orain et Lucien Vittet.
En 1986, le regardeur l’aperçoit à l’écran dans le rôle d’un gentil vieux dans le film « Suivez mon regard » de Jean Curtelin
Il apparait de nouveau en 1987 aux côtés de Jeanne Mas dans le court-métrage « Harry Polar détective » de Lionel Gédébé.
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Léo Malet dans "Suivez mon regard" -1986
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Adaptations des ses oeuvres. Au cinéma |
120 rue de la gare -1946-
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Réalisation : Jacques Daniel-Norman
Avec : René Dary (Nestor 'Dynamite' Burma), Jean Parédès (Marc Covet), Albert Dinan (Bébert (sous le nom Dinan)), Gaby André (Suzanne Parmentier (sous le nom Gaby Andreu)), Sophie Desmarets (Hélène Chatelain), Jean Thielment (Kimura), Pierre Juvenet (M. Montbrison), Jean Heuzé (Gérard Lafalaise), Manuel Gary (Bob Colomer)
Résumé : Le détective Nestor Burma, surnommé "Dynamite" recueille les dernières paroles d'un mourant anonyme qui désignent une adresse : le 120, rue de la gare. C'est cette même adresse que prononce Bob Colomer, son collègue abattu à la descente du train à Lyon ou Burma l'attendait. Le détective a juste le temps de voir s'enfuir une inconnue ; il décide de rester dans la ville pour enquêter...
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Voilà, peut-être, la seule adaptation dont Léo Malet soit satisfait, au point qu'il confiait à François Guerif :
« II a été question d'une suite, mais Dary ne voulait plus tourner avec Desmarets qui faisait une tête de plus que lui. II devait monter sur un banc, et elle, enlever ses chaussures pour être au même niveau. Sirius m'a dit une chose qui ne manque pas de saveur, avec le recul : 'Votre détective, il est un peu crapulard'. II faut dire qu'à l'époque, la Série Noire naissait à peine. II est dommage pour Dary qu'il n'ait pas tourné une série Nestor Burma. S'il l'avait fait, Constantine n'aurait pas, aujourd'hui, une écurie de courses. Non que j'aie une dent quelconque contre cet acteur, mais je veux dire par là que lorsqu'on aurait proposé Lemmy Caution à des producteurs, ils n'auraient pu que dire qu'il existait déjà un personnage de ce genre, incarné par Dary... Dary a loupé le coche et, par ricochet, moi aussi ; ça m'aurait rapporté un peu de quoi vivre. » Dans 813 n°106.
Il est vrai que ce « 120 rue de la gare » à la légèreté de la série des Lemmy Caution de Bernard Borderie. Et il s’agit, peut-être là, du véritable rendez-vous manqué, celui qui aurait pu avoir lieu entre Malet et Borderie…
Ceci étant, ou n’étant pas, le film demeure aujourd’hui fortement daté et la simplicité de la mise en scène ainsi que des mouvements de caméra n'en font pas un incontournable - si l’on excepte la scène du bord de route sous le panneau routier.
Notons enfin, qu'un photo-roman composé de photogrammes du film a été réalisé en juin 1960 - revue Célia n°1
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Enigme aux folies-Bergères -1959-
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Réalisateur : Jean Mitry
Avec : Dorothée Blank, Sacha Briquet, Jean Brochard, Bella Darvi (Solange) , Dora Doll (Clara), Georgina, Claude Godard, Yvonne Gradelet, Charles Lemontier (Courvoisier), Olivier Mathot, Maximilienne (Mme Rosenthal), Yvonne Ménard
Résumé : Le commissaire Raffin enquête sur l'assassinat d'un industriel. Il apparaît vite que les familiers du défunt gravitent autour des Folies-Bergère. Le commissaire et son assistant découvrent plusieurs personnages louches dont une ancienne vedette, Clara, qui s'enivre à longueur de journée. Elle hante les Folies-Bergère tous les soirs à la recherche de ses souvenirs. Cependant, devant les assassinats successifs d'un indicateur qui désirait informer le commissaire Raffin, et de la femme de la victime, tuée dans le bureau du commissaire que l'assassin avait au préalable assommé, l'enquête arrive à son aboutissement...
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Jean Mitry est le second réalisateur qui porte à l’écran un roman de Léo Malet. Mais a-t-il réalisé qu’il s’agissait d’un roman policier? Car si tel est le cas pourquoi avoir bâclé, jusqu’à les rendre ridicules, les scènes de bagarres? A-t-il perçu que Raffin était un commissaire de police qui enquêtait sur un meurtre? Car si tel est le cas pourquoi lui avoir fait traverser le film avec un si grand désintérêt pour l’affaire ? La biographie de Jean Mitry nous apprend qu’il n’était pourtant pas le quidam moyen dans le milieu du cinéma. Auteur de nombreux ouvrages théoriques, de multiples courts métrages (dont un primé à Cannes) et cofondateur de la Cinémathèque française. Mais il n’en reste pas moins que son « Enigme aux Folies-Bergères » est un véritable fiasco, tant d’un point de vue de l’articulation, plate et banale, de l’intrigue, que du montage, sans souffle ni rythme, ou de l’utilisation d'une musique en contrepoint des plus inadaptées. En fait, les intentions du réalisateur resteront à jamais mystérieuses. Jean Mitry voulait-il adapter le roman de Léo Malet « Enigme aux Folies-Bergères » ? Est-ce parce qu’il ne savait pas quoi filmer qu’il consacre quasiment 20 minutes (soit un quart du film) aux numéros des danseuses du Music-hall, ballets en temps réel qu’il pimente de quelques scènes de nues? Ou est-ce tout simplement parce qu’il souhaitait filmer les girls des Folies-Bergères qu’il s’est rabattu sur cette adaptation
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La nuit de Saint-Germain-Des-Prés -1977-
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Réalisateur : Bob Swaim
Avec : Michel Galabru dans le rôle : Nestor Burma Daniel Auteuil Dans le rôle : Rémy Mort Shuman Dans le rôle : Germain Annick Alane Dans le rôle : Hélène Jean Rougerie Dans le rôle : Le Capitaine Claude Villers - Fanny Cottençon
Résumé : Nestor Burma, célèbre détective, doit retrouver des bijoux volés. Au cours de son enquête, il découvre un musicien assassiné et est amené à se constituer un alibi. C'est pour ceci qu'il passera une partie de la nuit chez Germain Saint-Germain, romancier de son état...
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C’est aux déambulations, dans un Saint-Germain-des-Prés des années 50, d’un Nestor Burma massif et vieillissant que nous convie ce film aux accents de Jazz. D’une cave enfumée que hantent les Lettristes au café de Flore nous suivons l’enquête du détective privé.
La reconstitution de ces années-là est des plus convaincante, tant d’un point de vue visuel que musical, mais pourquoi avoir obligé le détective de choc de l’agence Fiat Lux à revêtir son visage des traits du désespoir teinté d’une neurasthénie aux raisons mystérieuses ? Nestor Burma enquête, ou plutôt cherche des bijoux, comme d’autres cherchent à tromper leur spleen au risque de nous ennuyer.
Ce film, qui promettait aux premières images, le meilleur, se révèle, au fil de minutes interminables, n’être qu’une tentative improbable de marier l’existentialisme et le polar.
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Nestor Burma Détective de choc -1982-
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Réalisateur : Jean-Luc Miesch
Avec : Michel Serrault dans le rôle : Nestor Burma Jane Birkin Dans le rôle : Hélène Guy Marchand Dans le rôle : Marc Covet Alain Bashung Dans le rôle : Bo Craddock Pierre Arditi Dans le rôle : Lecuyer Christian Boukillette Dans le rôle : Gauri Elisabeth Bourgine Dans le rôle : Gin Florence Giorgetti Dans le rôle : Madeleine Souldre Corinne Marchand Dans le rôle : Clara Nox
Résumé : Nestor Burma, détective, se voit confier une enquête. L'impressario du chanteur de rock Bo Craddock l'engage pour tirer au clair le suicide de la petite amie de l'idole...
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Pourquoi?
Voilà la question dramatique qui se pose après la projection de ce film aux relents d’un surréalisme de farce plus que d’une farce surréaliste.
Et la question se décline au pluriel.
Pourquoi avoir fait de Nestor un soliloqueur, avec un chat ?
Pourquoi l’avoir déguisé en un punk d’opérette improbable?
Pourquoi l’avoir affublé d’un nez de clown?
Pourquoi l’avoir transformé en un alcoolique mangeur de croquettes pour chat et de malabars, à moins que ce ne soit de « Globo »?
Pourquoi toutes ces singeries et grimaces?
N’aurait-il pas été plus simple, et plus honnête, d’avoir titré ce film « Détective » et ne faire aucune référence à Nestor Burma, puisque « Nestor Burma Détective de choc » ne puise pas son inspiration dans les aventures de ce personnage? A moins, bien sûr, de considérer que toute image de Paris ou toute affiche publicitaire pour des sous-vêtements féminins renvoient invariablement à Léo Malet.
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Adaptations des ses oeuvres. A la télévision |
La nuit d'Austerlitz -1954-
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Dramatique en direct diffusée le 31 août 1954 sur la chaîne de télévision de la RTE
Réalisation : Stellio Lorenzi. Scénario original : Leo Malet, Stellio Lorenzi. Avec : Daniel Sorano (Nestor Burma), Charles Lemontier (Faroux).
Résumé : Deux bandes rivales sont à la recherche de 250 millions de Francs de bijoux cachés dans les entrepôts de la gare d'Austerlitz... |
Les rats de Montsouris -1988-
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Téléfilm français diffusé sur Antenne 2 1e 21 février 1988. Réalisation : Maurice Frydland. Scénario : Bernard Marie, Jean-Claude Charnbon, Maurice Frydland. Adaptation. & dialagogues. : Bernard Marie. Avec : Gérard Desarthe (Nestor Burma), Charlotte de Turckheim (Hélène), Bernard Freyd (commissaire Faroux).
Résumé : Un soir d'été brûlant et morose, Nestor Burma sort de sa décapotable blanche pour rejoindre son copain de régiment Ferrand, qui navigue du côté des truands. Une rousse nue terrorisée qui s'enfuit, un cadavre disparu sitôt entrevu. Nestor Burma se trouve en butte à la suspicion du commissaire Faroux, averti du meurtre par un coup de fil anonyme...
Cette d’adaptation, de l’une des aventures du détective de choc, constitue probablement la tentative la plus réussite tant elle respecte l’ambiance et l’esprit de l’œuvre de Léo Malet. Il est vraiment regrettable que l’expérience n’ait pas été poursuivie.
Elle obtient d'ailleurs le "TROPHÉES 813, LES AMIS DE LA LITTERATURE POLICIERE" en 1988
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Série diffusée sur France 2.
Guy Marchand (Nestor Burina) – 40 épisodes
Il s’agit incontestablement de la consécration télévisuelle du personnage sous les traits de Guy Marchand. D’évidence la série reste fidèle à son modèle littéraire, Nestor Burma résout les affaires en se déplaçant constamment dans Paris et non pas grâce à des raisonnements de type "holmesque". Ceci étant le spectateur ne peut être que surpris par certaines transpositions aventureuses ou inventions inutiles
Voir les pages consacrées à cette série sur ce site
http://www.rayonpolar.com/Films/series_text.php?num=23 |
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