Le 17 mai 2006 (1) sortait sur les écrans de l’hexagone un film qui fit grand bruit et ébranla jusqu’aux murs du Vatican. En voici le synopsis fourni par Allocine.com :
«Une nuit, le professeur Robert Langdon, éminent spécialiste de l'étude des symboles, est appelé d'urgence au Louvre : le conservateur du musée a été assassiné, mais avant de mourir, il a laissé de mystérieux symboles... Avec l'aide de la cryptologue Sophie Neveu, Langdon va mener l'enquête et découvrir des signes dissimulés dans les œuvres de Léonard de Vinci (2). Tous les indices convergent vers une organisation religieuse aussi mystérieuse que puissante, prête à tout pour protéger un secret capable de détruire un dogme deux fois millénaire... »
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Le 13 mai 2009 (1), ces mêmes écrans s’illuminaient des images d’un autre volet de la saga du professeur Robert Langdon. Ce coup-ci l’émérite chercheur ne court plus après la descendance de Jésus mais pourchasse une obscure confrérie aux origines incertaines : les Illuminati (3).
«Une antique confrérie secrète parmi les plus puissantes de l'Histoire, les "Illuminati", qui s'étaient juré autrefois d'anéantir l'Eglise Catholique, est de retour. Cette fois, elle est sur le point de parvenir à son but : Robert Langdon, expert en religions d'Harvard, en a la certitude»
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On nous cache tout on nous dit rien. |
Le ressort de ces deux films est semblable : les événements auxquels nous assistons sont les conséquences de la bataille qui oppose dans l’ombre des petits groupes d’initiés. Conspirateurs endurcis, ils n’ont de morale que celle qui subordonne les moyens à la fin : préserver ou de percer le Secret, matrice du Pouvoir.
Dans le «Da Vinci Code» il s’agit de préserver le secret du Saint Graal (4), pendant que dans «Anges et démons» il s’agit, afin de sauver le Vatican de la destruction (5), de percer les secrets des « Illuminati ». Dans les deux cas, il convient de trouver la route qui mène à la vérité. La première parcourt l’Europe Chrétienne, la seconde les caves du Vatican et autres cryptes romains, jusqu’au cœur même de tous les secrets, jusqu’à l’antre du Mystère, jusqu’aux archives du Saint Siège (6).
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De Léonard de Vinci à Galilée. |
Mais le complot ne serait pas édifiant s’il n’en existait pas des traces pour le profane, si les preuves même de celui-ci ne parsemaient pas l’Histoire comme les étoiles la voûte céleste (7) ou les miettes de pain le chemin du petit poucet. La quête ne consistant qu’à lire correctement la carte stellaire ou à trouver les miettes avant que le loup ne les mange.
Dans le «Da Vinci Code», Léonard de Vinci se charge de fournir la clef de l’énigme avec son «Cryptexte» alors que ce rôle est dévolu à Galilée dans «Anges et démons» avec son «Diagramme de la vérité». A charge au professeur Robert Langdon de conclure en déjouant le complot… si tant est qu’il n’en soit pas l’élément central.
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De la religion au polar, du polar à la religion : le Mystère |
Le mystère est au cœur du christianisme, et il ne l’est pas seulement au travers du dogme théologique de la Sainte Trinité (8), de celui de l'Incarnation (9) ou celui de la Rédemption (10), mais aussi et surtout de par les présupposés de la doctrine. Si Dieu est Esprit infini et que nous ne sommes qu’esprits bornés, alors Dieu ne peut que connaître plus de choses que nous. Il ne peut que connaître des mystères que nous ne connaîtrons jamais sauf s’il lui plaît de nous les révéler.
Il va de soi que le mystère est au cœur du polar -du moins du polar « classique »- L’enquête n’étant, en dernier lieu, que le chemin qui mène à la vérité, à la révélation du mystère.
Dans ces conditions, la confluence entre polar et religion était inévitable, car inscrite de toute éternité dans le Mystère. C’est peut-être ce qui explique, au-delà du talent, le succès mondial des romans de Dan Brown et la vague de livres et de films qui marient religion et thriller.
Mais il existe, peut-être, une autre cause à cette rencontre, un motif qui ne se dissimulerait même pas sous de faux-semblants, qui serait l’objet de la religion et du polar. Un objet autour duquel chacun a organisé ses règles et édicté ses dogmes…. Le siège de tous les mystères et donc de toutes les interrogations : la mort.
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1- Le mois de mai est consacré à une dévotion particulière envers la Vierge Marie, selon une tradition catholique, on l’appelle le « mois de Marie ».
Comment croire que cette succession de mois de mai soit due au hasard ? N’est-il pas plus simple d’y voir la marque du complot? Celui qui de tout temps s’ingénie à détruire l’Eglise Catholique, Apostolique et Romaine…
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2- Est-il nécessaire de souligner la force dramatique et révélatrice de la scène où les protagonistes analysent avec la précision des images numériques «la Cène, la sublime fresque de Léonard de Vinci» ? Tout est là, sous les yeux de tous… Jésus est assis au milieu de ses disciples, ils rompent le pain et boivent du vin…
«Après le repas, il prit la coupe, en disant : Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang; chaque fois que vous en boirez, faites-le en mémoire de moi.» (Paul, Premier Épître aux Corinthiens, Chapitre 11, verset 25).
Mais où est cette coupe, ce calice, ce Graal, dans la Cène peinte par Léonard ? Tous les apôtres, Jésus compris, ont devant eux un petit verre rempli de vin. Il n’y a donc pas de calice, pas de Saint-Graal dans ce tableau.
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3- On trouve plusieurs variantes de cet aimable cercle d’amis. Notons pour les besoins la confrérie des «Illuminati de Bavière», fondée le 1er mai 1776 (1) par le philosophe et théologien Adam Weishaupt à Ingolstadt.
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4- La version officielle dit que Le Graal est le calice qui a contenu le sang du Christ lors de la Cène, la veille de sa Passion… Mais la vérité est tout autre!
«Le mot Sangréal est dérivé de San Greal ou Saint-Graal. Mais, sous sa forme la plus ancienne, le mot était coupé d’une autre façon. (...) Sang Real (...) Sang réal signifiait Sang royal. (...) San gréal... Sang real... San Greal... Sang royal... Saint-Graal.»
Le Graal est littéralement l’ancien symbole de la féminité et le Saint Graal évoque Marie Madeleine, laquelle portait en elle la lignée royale de Jésus.
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5- Fruit de la rencontre entre la matière et l’antimatière, celle-ci résultant des expériences hasardeuses menées par les équipes d’atomistes de l’accélérateur de particules, le Large Hadron Collider, situé à la frontière franco-suisse
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6- Filmée au ralenti, dans une sorte de brouillard dû à un jeu de focale et accompagné d’un gros plan sur un trousseau de clefs millénaires, la «visite» des archives du Vatican constitue probablement un des moments centraux de ce second film. Ce lieu, protégé de tous par une électronique futuriste ne contient pas des livres et autres parchemins mais le Mystère.
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7- Le sarcophage de Marie Madeleine, après qui tout le monde court dans le «Da Vinci Code» «repose sous le ciel étoilé»… Quant à l’antimatière des «Anges et démons» elle rencontre la matière lors d’une échappée en hélicoptère et transforme les cieux nocturnes en un Ciel Biblique…
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8- «C'est le mystère d'un seul Dieu en trois personnes; le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
La première personne est appelée Père, parce qu'elle est le principe et engendre, de toute éternité, un Fils qui lui est consubstantiel; la seconde est appelée Fils, parce qu'elle est engendrée par le Père de toute éternité, ayant avec lui une même nature ou substance. La troisième personne est le Saint-Esprit, qui procède à la fois du Père et du Fils, aussi de toute éternité.»
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9- «Dieu, par nature invisible, est devenu visible à nos yeux»
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10- Jésus est mort pour nos péchés. Il nous a obtenu le pardon de ses péchés par sa mort sur la Croix. Mais sa mort ne serait rien sans amour ! «C’est par sa mort, vécue avec amour, qu’il nous débarrasse de notre péché pour nous introduire dans le monde de Dieu» |
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