Articles de Claude LE NOCHER


Jean-Claude Claeys

AUTEURS

Par Claude LE NOCHER

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Le mercredi 23 Janvier 2008

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Les auteurs d'aujourd'hui vont à la rencontre de leurs lecteurs. Dans les Salons du Livre, ils côtoient d'autres romanciers. Quelques-uns nous offrent ici des anecdotes inédites, de sympathiques souvenirs, ou des extraits de leurs livres, répondant à cette question :
« Vous participez à des signatures dans les Salons du Livre ou des rencontres avec les lecteurs. Quel est votre souvenir le plus marquant ? (drôle, ou émouvant, ou insolite) »

Dominique SYLVAIN

J’ai la mémoire qui flanche. Alors plutôt que d’attraper une migraine à rechercher LE souvenir marquant, je laisse fuser les images comme elles me reviennent. Je me souviens d’une de mes premières signatures, dans une mairie parisienne, en compagnie de Thierry Jonquet. L’auteur de «Mygale» est à mes côtés, en chair et en os. Je n’en reviens pas. C’est bien lui, sa pipe, sa barbe, son côté père tranquille qui couve des mystères en forme de joyaux noirs. Une autre fois, au Salon du Livre. Un monsieur bien mis à qui la stagiaire de service propose un de mes livres « pour essayer quelque chose de nouveau ». Le monsieur tâte l’objet d’un air méfiant, lit le début du premier chapitre avec l’enthousiasme d’un civil à qui on propose une balade dans un champ de mines et repose mon roman avec l’air d’avoir avalé une boule puante.
Une autre fois, à Saint-Malo, pendant « Etonnants Voyageurs ». L’air du large, le goût des huîtres, l’air des huîtres, le goût du large. Le charme slave d’Emmanuel Carrère, la mystique de Moebius, la conversation décoiffante de Gérard Oberlé, le visage de Jim Harrison et l’amitié de Sylvie, l’attachée de presse du moment. Et les lecteurs, tous de bonne humeur. Et encore : cette signature tranquille à Lannion, à la librairie Gwalarn. Une jeune femme arrive, l’air ému, et m’explique qu’elle a lu tous mes livres et qu'ils lui font du bien, beaucoup de bien. Ils la rendent heureuse. Et cette signature débat à «L’Attrape Cœur» à Montmartre. Les libraires sont chaleureuses. Le public aussi. J’ai l’impression que nous sommes entre amis. Je suis bien. Un masseur kinési lit spontanément un extrait de «Passage du Désir». Mon personnage, Ingrid Diesel, raconte sa conception du massage. Et le kiné me dit que c’est ça son métier, exactement ça, et qu’il lit ce texte à tous ses confrères, à tous ses clients. Il est heureux, ça se voit. Moi aussi.

● En 2007, sont sortis aux Editions Viviane Hamy «L’Absence de l’ogre» et «Baka !» (premier roman de l’auteur complètement réécrit à l’occasion de cette réédition). En 2008, paraîtront «Régals du Japon et des lointains», chez Nil Editions dans la collection Exquis d’Ecrivains, et «Manta Corridor» dans sa version poche chez J’ai Lu.

Francis MIZIO

Mon premier polar burlesque (« La Santé par les plantes », série noire n°2543) narre les démêlés de deux duos de bras cassés qui cherchent à s’approprier au profit de laboratoires pharmaceutiques respectifs un arbre rare dont on pourra tirer une molécule permettant de synthétiser un médicament dit “de confort” (donc au marché monstrueux en Occident) : à savoir, un laxatif révolutionnaire, “Le sopochymol à effet retard”.
Je vais avouer -et c’est un scoop pour les lecteurs de ce site- que je n’ai pas écrit ce roman par hasard. Je fus un grand constipé qui failli même en mourir deux fois. Sans doute ai-je voulu évacuer le problème en le rédigeant..., mais c’est sans me rendre même compte de ce que je faisais que j’ai tricoté à l’époque cette intrigue improbable sur ce thème scabreux. Je n’ai en effet fait le lien entre mon passé encombré et le choix de ce sujet consciemment (et curieusement) que bien des années après sa parution !
Cela étant, c’est un roman qui (je crois) est resté dans les limites du bon goût, et qui surtout –du moins l’ai-je longtemps pensé- ne révélait absolument rien sur ma petite personne ni les dysfonctionnements de mes entrailles. Mais voilà, camarades auteurs : sachez qu’il ne faut jamais douter de la culture, sinon de l’intelligence ou de la perspicacité de ceux qui nous lisent si attentivement.
Lors d’une séance de dédicaces au festival du polar qui se déroulait place de la Bastille, il y a maintenant plus d’une dizaine d’années, une quinquagénaire s’est approchée de moi, tenant religieusement un exemplaire défraîchi de mon roman (l’avait-elle lu aux toilettes ?). C’est ainsi qu’à voix basse afin que les lecteurs qui piétinaient derrière elle ou les auteurs et lecteurs des files d’attente proches ne l’entendent ni ne la comprennent, m’a-t-elle avoué, se penchant presque contre mon visage, les yeux brillants d’émotion, en un air mi-compatissant mi-complice : « Vous savez... Moi aussi… »
● son site = http://www.francismizio.net HYPERLINK "http://www.francismizio.net/" http://www.francismizio.net Dernière parution : Le Poulpe : “Sans temps de latitude”, éditions Baleine (oct. 2007) - A paraître : “D’un point de vue administratif”, éditions Baleine (février 2008)

Lalie WALKER

Avant de m'asseoir à la « table-de-salon », je croyais tout savoir de la condition de lecteur. Parfois, si passionnément enthousiaste pour certains auteurs, à qui j'ai rêvé de pouvoir dire combien ce roman - celui-là tout particulièrement - m'avait touchée, émue, bouleversée, renversée, changée... Avant... Car, j'ignorais ce qu'il en serait de l'autre côté de la table-de-salon. Je ne pouvais pas imaginer que les lecteurs, des autres et, parfois, les miens, monteraient un matin dans leur voiture, qu'ils enquilleraient les kilomètres pour venir me dire ce qu'ils avaient aimé, le plus souvent - et quelquefois détesté, dans tel ou tel de mes romans. On n'imagine pas.
On a beau se dire que ça va arriver, on n'en sait rien tant que le premier lecteur ne s'est pas présenté. Ne s'est pas nommé. Avant de s'épancher, exalté ou timide, sur ce roman qui justifie qu'il vienne se poster en bord de table-de-salon. Lui debout, et moi, le plus souvent assise, les premiers temps intriguée, voire stupéfaite. Lui de me raconter une histoire, visiblement à même de le faire sortir de chez lui, par n'importe quel temps - et moi, d'écouter son histoire, que je devrais connaître sur le bout des doigts étant donné que je suis celle qui l'a écrite. Sauf que non. Sauf que, précisément cette histoire qui porte exactement le même titre que le roman que j'ai écrit quelque temps auparavant, eh bien, cette histoire-là, à ce moment précis de la rencontre, je n'en suis plus vraiment, plus tout à fait l'auteur.
C'est pourtant bien le même titre, le même éditeur, et relativement le même contenu - mais quelque chose diffère étrangement. Un quelque chose qui vient modifier les contours du récit et de l'intrigue que je croyais avoir écrits. Que j'ai bien écrits. Preuve en est ce livre sur la table-de-salon. Preuve en est que non. Dès lors que le lecteur prend la parole, il s'agit d'une autre histoire, pas fondamentalement différente de la mienne mais, néanmoins, autre - puisqu'il s'agit de celle que me raconte le lecteur. Celle qu'il est persuadé, intimement convaincu, d'avoir lue. Preuve en est, me dit-il, en se saisissant d'un exemplaire de ce roman qui n'est déjà plus le mien. Qui a pris les détours de l'imaginaire et de l'identification propres à chaque lecteur. Et de cette lecture, unique et qui n'aura jamais plus l'occasion d'exister, de se révéler sous cette forme-là, l'histoire qui fut mienne ne l'est soudain plus. Pour un peu, j'en viendrais presque à relire mes livres, histoire d'en savoir plus sur cette histoire que l'on vient de me conter à la table-de-salon... et que j'aurais dû connaître mais dont, finalement, j'ignore encore tant de choses.
De ces choses qui appartiennent désormais au lecteur. Lequel s'appropriant ce récit issu de mon désir d'écrivain, de mon imaginaire et de ma rencontre avec un certain réel, réeinvente à la table-de-salon, le temps d'un court instant, d'une brève conversation et d'une dédicace, une histoire que, parfois,je regrette de ne pas avoir écrite. Jubilation.

● L'actualité de Lalie Walker : « Vivre le rêve », Editions La Martinière - « L'Appel du barge », Le Poulpe, Editions Baleine - A paraître le 18 mars : « À l'ombre des humains », Editions Atelier In-8

Jean-Bernard POUY

Je ne sais pas s’il y a eu un zénith, un apogée, un climax, dans toutes ces rencontres faites, depuis plus de vingt ans, partout en France. Ce que je sais, c’est que ça fait un tout. C’est le travail (au bon sens du terme) que nous faisons, à plusieurs, d’une manière constante. Pour que Paris ne soit pas le centre de l’hexagone, pour faire vivre la littérature en général et le polar en particulier, pour que l’auteur (ou l’écrivain, pour certains) ne soit plus cet être intouchable (à part ses pages que l’on tourne) que le sens majeur veut bien qu’il soit.
Mais il ne faut pas se leurrer. Quand on est invité, dans une ville, un bourg, un village où, n’importe comment, on n’avait aucune chance d’aller un jour, c’est, pour nous aussi, un plus, un plaisir, un voyage, une virée, une découverte. D’autant qu’une fois sur deux, ce lieu est situé en région vinicole. Et là, on croise, on rencontre. On parle avec des êtres. Autant d’hommes que de femmes, malgré le mythe d’une prépondérance de la féminité liseuse de textes noirs ou policiers. Beaucoup de ceux et celles dont nous avons besoin, libraires, bibliothécaires, médiathéquaires, animateurs divers, lecteurs, lectrices, curieux. On donne la possibilité à tous ces fidèles, quelquefois forcenés, de se dire qu’ils ne sont pas perdus, isolés, que le travail qu’ils font nous est nécessaire. On parle mais on leur donne aussi la parole.
On leur prouve également que l’auteur est normal (sic), qu’il accepte de communiquer autrement qu’à travers ses textes égocentristes, qu’il boit des coups, qu’il donne son adresse, qu’il conseille quand il peut, qu’il est comme tout un chacun, qu’il peut être disponible, fatigué, aphone ou bourré. Ce qui libère la parole, et souvent la critique. Pendant ce même temps, l’auteur, lui aussi, puisque dans tous les cas c’est un échange, apprend, découvre, repère, prend des notes, et donc, travaille. La signature est encore un moment quasiment obligatoire. Mais frustrant. Peu de temps. Une connerie tracée sur page de garde. L’essentiel est ailleurs. Surtout dans la rencontre. S’ensuit ce qui peut. Ce que les deux parties y auront mis. Là, il n’y a pas de règle. Qu’une certaine forme de pathos.

● Le nouveau roman de J.B.Pouy a pour titre « Nus ». La plupart de ses romans sont disponibles chez Folio Policiers. [note perso : tous ceux qui ont, un jour, croisé J.B. peuvent attester que sa réponse ci-dessus reflète avec sincérité son état d'esprit]

Viviane JANOUIN-BENANTI

Tout autant que l’écriture, ce sont mes lecteurs qui me font respirer. Je pourrais raconter des pages sur les moments d’émotion qu’ils m’ont donnés :
Jean-Michel, qui arrive le 1er jour au salon du livre de Paris, à l’ouverture et qui attend près du stand Cheminements pour se faire dédicacer mon dernier livre. Il repartira avec, sans un mot, ému et moi aussi…
Mon souvenir le plus récent date de l’été dernier. Serge et moi dédicacions nos derniers livres à Pornichet, en Loire-Atlantique, au mois de juillet. Nous avions eu un bel article dans Ouest-France avec notre photo ; les couples d’écrivains ça plaît. L’article annonçait nos dédicaces. Le libraire nous avait prévenus : une dame avait téléphoné pour s’assurer que nous serions bien là. Et je les ai vus arriver, très âgés, elle tenant Le Crime de l’Ascension, m’embrassant en me disant : « C’est exactement ça, tout s’est passé comme ça. » Le couple venait d’Issé près de Châteaubriant, où ils avaient acheté mon livre dont l’affaire se passe dans leur ville. Ils avaient traversé le département pour avoir une dédicace. La dame, qui avouera 88 ans, me dira : « La voiture, on ne la prend pas souvent. » Ils avaient découpé l’article de Ouest-France et placé notre photo sur leur cheminée.

● Pour tout savoir sur les livres de Viviane et de Serge Janouin-Benanti, consultez leur site : www.janouin-benanti.com

Jean FAILLER

Lorsque les gens viennent rencontrer un auteur à l'occasion d'une signature dans une librairie ou dans un salon, c'est généralement pour manifester leur sympathie : ils ont lu un livre de l'auteur, ça leur a plu, ils viennent pour acheter le suivant. Donc, en général, ces manifestations sont flatteuses pour l'égo de l'auteur. Mais cette règle, comme toutes les règles souffre des exceptions.
J'eus à l'éprouver en une occasion et c'est probablement pour ça que je m'en souviens si bien. J'étais invité par une maison de Presse de Camaret à dédicacer mon dernier roman "On a volé la Belle Étoile" dont l'action se situait principalement dans ce port et ses alentours.J'étais arrivé un peu en retard et il y avait pas mal de gens qui attendaient ma venue. Comme c'était au début de l'été et qu'il faisait fort beau, la rue étant piétonnière, le libraire avait eu la bonne idée de disposer une table dehors. Malheureusement il n'avait pas prévu de parasol et, début juillet, le cagnard y allait de si bon cœur que je me demandais, en considérant la file qui s'allongeait, si j'arriverai à satisfaire tout ce monde avant d'avoir le coup de bambou. Bizarrement, dans cette file joyeuse et détendue, j'aperçus, aussi visibles qu'une paire de mouches dans une jatte de crême, deux personnes d'allure funèbre qui attendaient leur tour. Il s'agissait d'une dame âgée au masque tragique, qui s'appuyait d'une part sur une canne, de l'autre sur le bras d'une personne un peu moins vieille, au visage chagrin qui ne paraissait pas très à l'aise. Je continuais mes signatures en échangeant, comme il est d'usage, un mot gentil une plaisanterie, une poignée de main avec mes visiteurs. (voire une bise avec les dames !) Comme c'était alors mon neuvième roman, un petit bonhomme à la mine réjouie manifesta son plaisir : "Ah, j'ai aimé celui-là, et celui-là aussi !" dit il en montrant les ouvrages posés sur ma table.
Derrière venaient les deux hirondelles de potence et, malgré la chaleur, je sentis soudain comme un vent mauvais qui rôdait. Cependant je m'efforçai de saluer ces deux tristes figures aussi cordialement que les autres :
« Mesdames… »
Ce fut la vieille dame qui répondit, visiblement sa dame de compagnie n'avait pas droit au chapitre. Elle était là pour lui servir de tuteur, un point c'est tout.
« Eh bien moi, je n'ai pas aimé du tout, grinça la vieille. D'ailleurs, ce que vous écrivez n'est qu'un ramassis d'inepties ! »
Bon Dieu ! je fis le dos rond. Bercé par les louanges, béat sur mon petit nuage, la transition était rude ! Comme j'avais déjà un bouquin en main je demandai : « Vous l'avez lu ? »
Réponse tranchante :
« Non, je ne l'ai pas lu, et je ne le lirai pas ! »
Le précédent client intervint dans le débat :
« Alors, comment pouvez-vous dire que c'est nul ? »
Du bout de sa canne, elle poussa mes autres bouquins.
« Parce que j'ai lu tous les autres... »
J'avais trouvé un avocat en la personne du petit bonhomme jovial.
« Ca ne vous plait pas, vous les avez tous lus ? S'étonna-t-il. Vous devez être maso »
« Soyez poli, monsieur. Je ne vous parle pas, articula la vieille en le toisant. Je m'adresse à Monsieur ! »
La canne était à présent braquée sur moi.
« Donc, celui-là, vous ne l'avez pas lu, mais vous l'avez acheté ? Dis-je en montrant ma malheureuse « Belle Etoile ».
« Parfaitement ! dit-elle, comme si elle voulait mordre.
« Eh bien, je vous remercie !
« De quoi, je vous prie ?
« De l'avoir acheté, pardi ! Il y a tant de gens qui me lisent, et qui ne m'achètent pas. »
Dans la file, derrière, les gens commençaient à se marrer. Je m'adressai aux rieurs :
« Eh bien, oui ! Dans les bibliothèques, on m'achète une fois, mais on me lit cinquante fois... »
Je revins à la vieille :
« Tandis que vous, madame, vous achetez... même si vous ne lisez pas, l'auteur que je suis vous remercie. L'essentiel, c'est que vous achetiez. »
Derrière, ça rigolait sérieusement.
Elle me toisa, et siffla entre ses dents artificielles :
« Insolent ! Vous ne savez pas à qui vous parlez... »
« Vous avez cet avantage sur moi, dis-je »
Je crus qu'elle allait m'allonger un coup de canne ; mais, si je pus lire cette pulsion dans ses yeux sombres, un reste de raison la retint. Elle ne daigna pas se présenter, et fit volte-face au bras de sa dame de compagnie. Elle s'éloigna à tout petits pas, sans se retourner.
Je revins à mes clients. Ce fut l'un d'entre eux, en me donnant son nom, qui me livra la clé de cette étrange attitude. Cette dame avait, de longues années auparavant, commis un ouvrage sur une région où j'avais situé un de mes romans. Ayant glané quelques renseignements dans cet ouvrage, je l'avais citée dans la bibliographie, comme il est d'usage. Par la suite, mon titre avait été repris en feuilleton par un quotidien. Elle m'avait adressé une lettre comminatoire, m'intimant l'ordre de citer à chaque parution, son nom avec le mien dans le journal. Bien entendu, je n'avais ni le pouvoir, ni l'envie d'accéder à une requête aussi déraisonnable. D'où, probablement, cette expédition punitive au bras de la duègne qui, la pauvre!, n'en menait pas large.
Pour clore cet épisode, le bistrotier d'en face vint, sans que je lui aie rien demander, disposer un parasol au dessus de ma pauvre tête promise à l'insolation, et par la même occasion, m'apporter un demi bien frais.
C'est à cet homme de bien que je dois d'être encore là pour vous raconter cette petite histoire. Elle prouve que la vie d'un auteur, même de romans policiers, n'est pas toujours pavée de roses... qu'un bistrotier peut faire plus de cas de la vie d'un écrivain, qu'un libraire... et que le désir féroce de notoriété n'est pas l'apanage de la jeunesse.

● « Te souviens-tu de Souliko'o ? » est le dernier roman (en deux tomes) de Jean Failler, une aventure de Mary Lester, publiée aux Editions du Palémon.

Roland SADAUNE

Salons du Livre, bibliothèques, cafés, autant d’endroits favorisant la rencontre de lecteurs, que je qualifierai de «confirmés». Donc, sans réelles surprises, au-delà des sentiments de lecture. Cependant, il arrive qu’une personne envahisse votre espace imparti, ouvrant à l’occasion un manuscrit ou un book, et en coiffant vos piles de livres. Ni drôle, ni émouvant, ni insolite. Du moins sur l’instant. Plutôt exaspérant.
Un tantinet moins que le visiteur égaré au cœur de la manifestation. Sans atomes crochus avec la littérature, mais bavard, il vous entreprend verbalement tout en martyrisant d’une main fiévreuse un exemplaire de chacun de vos titres exposés. Sans un regard pour la chose, bien entendu. Désinvolture d’un non-lecteur naufragé qui ne ressent aucunement le besoin de vénérer l’objet livre. Rien de bien mémorable.
En revanche, les centres commerciaux peuvent drainer une clientèle pleine de surprises. A l’intérieur d’un modeste lectorat, noyé dans la déferlante, la pêche d’une perle n’a rien d’impossible. Provenant d’une dame cramponnée à son caddie. Du genre :
« C’est vous le ?... Vous êtes un auteur ?... Le premier que je vois ! Ben alors… »
Et de se retourner vers une gamine, et de s’exclamer :
« Ludivine, viens voir, c’est un auteur ! ! »
Très vite, votre décision de refuser les cacahuètes est irrévocable. Confronté à pareil enthousiasme, vos masques successifs s’affichent : étonnement, modestie, affabilité. Lorsque le duo s’éloigne sans daigner jeter un regard sur la table qui vous sépare, vous adoptez votre air cul-de-lampe. Et si cette anecdote était annonciatrice de la séance à venir ? Quant aux éventuels livres qui seront dédicacés…

● De Roland Sadaune, toujours disponible aux Editions du Valhermeil : « Clap Code 95 ». Vient de paraître, «Sacré cœur d’Oz», entre Paris-Montmartre et Sannois, sur les pas de Maurice Utrillo (Val d'Oise Editions)... A paraître, «Certains l’aiment froide», polar nostalgique autour de Marilyn, Schwarzy et…

Serge-Yves RUQUET

Ce n’est pas mon souvenir le plus marquant – je n’en ai pas vraiment. Ou, si l’on préfère, j’en ai tout plein. Mais c’est une anecdote garantie authentique, ce qui lui donne une bonne partie de son sel.
Nous étions une quarantaine en signature dans un des villages environnants, autour de Marseille. Ou plutôt, «au-dessus» de Marseille. Vous allez voir que ça a son importance.
Mon voisin de hasard était ce jour-là un auteur de polars assez connu, ancien commissaire de police à présent âgé, et d’ailleurs depuis longtemps à la retraite. Une forte personnalité. Le genre qui, m’a-t-on dit – et je le crois –, a pris tout au long de sa vie de vrais risques, a été menacé, a frôlé plusieurs fois une mort violente, etc.
Bref, un balèze, quoi !
Aujourd’hui, il ne conduit plus et doit donc s’arranger, lors de chaque salon, pour être transporté. Ce jour-là apparemment, le retour posait problème. Et je l’entends, pendu à son portable, qui déclare à son correspondant : « Ecoute… Je vais essayer de ne pas te déranger. Je vais d’abord chercher ici autour de moi. Si je trouve quelqu’un pour me descendre, ça va. Sinon, je te rappelle ».
Entendre comme ça un baroudeur, un vrai un dur un tatoué, après tout une vie de dangers, chercher désespérément quelqu’un pour le «descendre», j’avoue que ça m’a bien plu !

● Serge-Yves Ruquet a publié «Frères d'Armes» et, à l'automne 2007, «Marseille sur Maire» aux Editions Jigal.

Bernard LE GUEVEL

[Auteur des aventures de Léon Sublet, le garde-champêtre écologiste, publiées aux éditions Astoure.]
Je n'ai pas à proprement parler d'anecdotes sur l'écologie mais plutôt quelques coïncidences, liées ou non à l'écologie.
1) Dans "Du sang dans les urnes", il est question d'une voiture au GPL qui explose (elle a été truquée par des méchants!). Or quelques semaines après la parution, une voiture au gaz explose dans les mêmes lieux. Il y avait bien de l'eau dans la gaz!!
2) Dans le domaine de l'environnement agricole: avant d'écrire "Meurtre sur la Rosette" réédité en 2001, puis réédité sous le titre "Fièvre agricole" en 2007, j'ai passé quelque temps avec un inspecteur vétérinaire pour obtenir toutes les informations souhaitables. Ce fonctionnaire au demeurant très pointu dans son domaine m'a dit à la fin des entretiens: "Il n'y a guère de danger qu'une épidémie de fièvre aphteuse nous tombe désormais dessus. Les mesures sont telles que la chose est impossible". Quelques semaines après la parution du livre, la fièvre aphteuse nous arrivait d'Angleterre!!
J'ai beaucoup d'autres coïncidences concernant par exemple les noms de personnages.
[Les aléas des Salons du Livre] Nous sortons du Salon, nous cherchons la route de l'hôtel dans le camion blanc d'Eric Rondel [son éditeur] dans les rues du Relecq-Kerhuon. Perdus, nous ralentissons pour demander notre chemin à des gens qui circulent en voiture. Nous prenant pour des "manouches", les gens en question s'enfuient au plus vite!!

● La prochaine aventure de son héros, Léon Sublet : elle n'a pas encore de titre mais elle aura pour cadre la fête de la Saint-Loup à Guingamp et le château de la Hunaudaye à Plédéliac avec une virée en compagnie d'un musicien au violon extraordinaire.

Sylvie ROUCH (extrait de son livre « Carnets de voyages en librairie »)

Caen par une fin d’après-midi de juin : Signature groupée au « Brouillon de Culture », LA librairie de référence, à deux pas de la rue Froide où dans une autre vie, j’ai passé un nombre conséquent de nuits blanches (trois ans de fac rock&roll au début des années 70) et où l’ami postier a monté jadis les Editions Canaille, les premières à avoir publié le livre de chevet de ma fille, l’anthologique « Spinoza encule Hégel ». Allez savoir pourquoi, en 68, elle n’était pas née…
Les auteurs ? Caryl Ferey, Olivier Thiébaut, Jean-Jacques Reboux et moi-même.
Nos bouquins sont partout en vitrine et depuis au moins trois semaines.
A l’intérieur, l’accueil est chaleureux, les copains sont au rendez-vous, les copains des copains aussi, et les libraires aux petits oignons rincent les uns et les autres d’un vin de pays fort sympathique. Pour la petite histoire, c’est ce jour-là qu’Olivier se retrouve nez à nez avec son homonyme, écrivain lui aussi ! Le journaliste de Ouest-France, baba, en fera un joli papier…
Nous terminons la soirée dans une pizzeria de quartier (moi tout du moins car je crois savoir que les garçons ne s’en sont pas arrêtés là). L’amie qui m’héberge pour la nuit nous accompagne. Qu’à cela ne tienne, pas question pour elle ni pour moi de débourser un cent. Ce sont les libraires qui régalent !
Rouen, le lendemain midi...
La virée continue mais ça s’annonce mal : les gars ont mal aux cheveux et il tombe des cordes. Faute d’une invitation à déjeuner par les libraires, il est prévu qu’à l’arrivée, on mange un morceau chez ma mère. Comme quoi, c’est parfois bien d’avoir une mère à Rouen. Manquons de nous intoxiquer avec un pâté périmé grâce à son ouvre-boîte Régence qui refuse de fonctionner. Chez ma mère, c’est comme ça, tout le mobilier est d’époque.
A 14h00, nous passons timidement le pas de L’Armitière, la librairie de référence, au milieu de la rue Jeanne d’Arc où dans une autre vie, je n’ai fait que passer (six mois au lycée du même nom dans les années 60, en rang par deux dans la cour, blouse obligatoire).
Depuis, la librairie a pris du galon. Elle s’étend à présent d’une rue à l’autre comme une galerie marchande. On dirait un Virgin ou une FNAC !
Au secours !
- Mais ils sont où nos bouquins ?
- Au rayon polar.
- Et il est où le rayon polar ?
- A l’annexe.
- L'annexe ?
- Une autre librairie, à cinq cents mètres d’ici.
- Ah ?
Qu’à cela ne tienne, la responsable de l’évènementiel, fort courtoise au demeurant, nous installe au milieu de l’allée centrale, à une petite table rectangulaire et nous offre un verre d’eau. Nos genoux se cognent. Les clients traversent la galerie sans nous voir. Serions-nous à ce point transparents ?
A 16h00, la même responsable, un peu gênée tout de même, met fin à notre prestation.
- Si vous souhaitez partir, je ne vous retiens pas… Les signatures les jours de pluie, vous savez, c’est toujours comme ça…
[ Extrait des « Carnets de voyage en librairie » de Sylvie Rouch ]

● Dernier livre publié : « Corps-Morts », Après la Lune, 2006 (Prix Polar dans la Ville 2007) - A paraître en 2008 :«Automne» dans «Quatre saisons sur la Rance», ill. Kim Rouch (*), Coop Breizh ; «Dunes et Havres», ill. Kim Rouch (*), Editions des Falaises ; «The captain is missing», L’Enigme en Anglais, Nathan Jeunesse (*) www.kimrouch.com
Recherche éditeur jeunesse pour magnifique album : «Le Matelot Tim», ill. Joe G. Pinelli (visuels numériques sur demande)

Christian BLANCHARD (Extrait de son livre «Que les gens sont laids!»)

Je veux bien comprendre que se faire des mèches, c’est donner un peu de fantaisie à sa chevelure mais… « la fausse blonde » ? Bon sang ! Quel intérêt ? ! Je vous parle évidemment de celle qui vient de passer devant moi. La « fausse blonde » couleur paille qui aurait dû être fauchée depuis longtemps… parce que, côté racines, ça ne va déjà plus : le fourrage commence à pourrir sur pied ! Est-ce le reflet de ce qu’elle a dans la tête ? Se cache-t-elle ? Veut-elle être une autre sans en avoir les moyens ? C’est-à-dire : « Veut-elle être une vraie fausse blonde » (Faire en sorte que personne ne s’aperçoive de la supercherie). Parce que ça coûte cher ! C’est pas donné la teinture chez un pro. Chez soi, c’est sûr, c’est pas pareil : on se mouille la tignasse avec de l’eau oxygénée avant de se balancer la peinture ocre. La peau rougit, réagit, vomit l’acide. Les neurones fument… Eh bin non… je n’irai pas sur le chemin de la « fausse blonde idiote » qui crie « Je vais encore tomber ! » en voyant une peau de banane sur le sol ; qui fait de la plongée sous-marine en pensant, qu’au fond, elle n’est pas si conne ; qui ne pratique pas de ski nautique parce qu’elle n’a pas trouvé de lac en pente… Bref, je n’irai pas sur ce terrain-là ! Quoique… Il faut avouer que des fois…
Je vous donne un exemple :
Plantons le décor. J’étais en dédicace dans un hypermarché de Brest. Le genre de lieu où le livre côtoie la tomate, le dentifrice, le papier cul…, bref, un produit comme un autre. Le gérant du magasin avait eu la bonne idée de placer la table avec mes livres sous un écran télé fixé en haut d’une gondole et qui diffusait en boucle la bande-annonce d’un film suspense/aventure/bagarre. L’acteur principal était un savant mélange de Bruce Willis et Vin Diesel (Ceux qui connaissent auront une assez bonne idée du personnage). J’ai réussi à éteindre le son mais pas l’image. Tant pis. Pour compléter le tableau, le responsable avenant avait déposé sur la table une magnifique plante en pot empruntée au fleuriste de la galerie marchande.
« La fausse blonde » avance dans l’allée centrale avec son caddie.
1er acte : l’arrivée. Que voulez-vous que je fasse en attendant le client ? J’observe, évidemment. Formes avantageuses mais outrageusement mises en valeur. En réalité, vulgaire mais observable… Elle a vu que je la matais et elle s’arrête devant moi.
2ème acte : le regard. Elle me sourit. Je suis dans les starting-blocks pour lui présenter mes bouquins. Elle me regarde puis, attirée par les images, lève les yeux vers la télé à un mètre cinquante au-dessus de ma tête. Elle les baisse vers moi, puis relève sa frimousse une nouvelle fois. Deux, trois allers-retours. Son sourire se fige et elle montre la télé du doigt :
« C’est vous là ?
3ème acte : le départ. Avant que j’aie pu répondre, « la fausse blonde » aperçoit les fleurs en pot :
« Ho ! Qu’elles sont belles !
Elle vise l’étiquette :
« Et pas cher en plus !
Elle prend la plante, la dépose dans son caddie, me sourit et me lâche un « merci ».
On peut vraiment se demander qui est l’idiot dans cette histoire.
M’étant largement éloigné de la question « existe-t-il de vraies fausses brunes ? », je vous engage à m’envoyer vos réponses sur mon e-mail via le site des « Éditions du Barbu ».
Personnellement, j’ai réglé le problème de la couleur des cheveux puisqu’il ne me reste pas grand-chose sur le crâne. On pourrait évidemment disserter sur les chauves (Signe d’intelligence mais cons sur les bords) et citer tous les synonymes, fantasmes possibles plus ou moins imagés dont je ne me ferai pas l’écho ici, étant discret sur ma vie privée.

● Outre ce pamphlet, «Que les gens sont laids!», lire les romans de Christian Blanchard, dont «Le théorème du singe» ou «B.R.E.S.T. 2020», publiés aux Editions du Barbu.

Max OBIONE (Extrait de son livre « Gauffe royale » publié chez Krakoen)

Tu avais formé le projet de rencontrer ton pote Robert Mougin, chroniqueur judiciaire à l'Exelsoir pour la marmite, et auteur de romans noirs pour le fun, afin qu'il te livre son sentiment sur les protagonistes du procès Gradine. La femme de Bob avait répondu au téléphone que tu pourrais le retrouver samedi ou dimanche au Festival du roman noir de Bécon. En chemin, il se souvient du pigiste qui le tannait à la sortie du commissariat pour connaître les derniers crimes et délits perpétrés dans le secteur susceptibles d'intéresser Bernie Spiegelman, son rédac chef à l'époque. Il m'entraînait au bistrot où il me tirait les vers du nez devant des canons à répétition de Bourgueil. Une fois bien assaisonné, je lui racontais aussi mes misères. D'après Bob, au départ de mon existence, j’étais entré en poisse comme d'autres entrent en religion. Il disait que j’étais un grand pratiquant vu le nombre d'emmerdes que je collectionnais. C'était un connaisseur Bob, il aimait que je raconte pour ses livres. Lorsque tu arrives à Bécon au cœur de l'après-midi, des visiteurs baguenaudent dans les allées du gymnase municipal, s'arrêtent aux stands, taillent une bavette avec un auteur, papillonnent de-ci delà. « Où est-ce qu'il est mon Bob? » Tu as oublié le nom de sa maison d'édition, tu ne te rappelles même plus le titre de son dernier bouquin qu'il t'a adressé comme les précédents. Avec toujours une dédicace mûrement pensée et pleine de locutions originales. Oh putain, si ! Je me rappelle maintenant le titre d’enfer du dernier : Raideur digeste. Il n’y a vraiment que lui pour trouver des titres pareils. Te voici obligé d'arpenter les allées pour le découvrir. Enfin tu vois sa tête: tifs longs raides piqués sur les épaules du veston, figure taillée à la serpe et yeux rieurs derrière des lunettes démodées. Il termine une signature en s'efforçant au commerce, parsème son discours de petites amabilités. Il t'a vu et expédie le client.
Il s'exclame de sa voix haut perchée :
« Tiens, le père Abel qui vient traîner ses guêtres chez les littérateurs ! Manquait plus que ça !
― Salut mon Bob ! »
Vous vous embrassez sur les deux joues comme deux frères, quatre fois à la percheronne.
« Alors, ça marche, t'en vends ?
― J'ai pas à me plaindre, un gentil courant.
― Moi, ça me pomperait l'air d'attendre et de faire l'article !
― On fait quand même des rencontres sympas de temps en temps ; on revoit quelques lecteurs fidèles qui discourent sur la psychologie des personnages mieux que je ne saurais le faire moi-même ; je fais des doigts d'honneur aux maisons d'édition qui ont refusé mes manuscrits, puis on retrouve des confrères de boisson qu'on a rencontré dans les précédents salons…
― Que du bonheur !
― Que non, malheureusement. Il y a l'éternelle sangsue qui se scotche au stand durant un temps infini, qui ne te lâche pas la jambe, qui parle de son imagination débordante, qui veut qu'on lui explique, tout ça, quoi ! T'imagines? Qu'on lui explique ! Qui te fait louper des ventes et qui te dit à la fin : « Eh bien je vais faire un tour et je reviens absolument vous en prendre un. » Peau de balle, ouais ! Rare quand il revient le sinistre pitre… Mais le pire, ce sont les feuilleteurs à la mine très grave de supposé spécialiste ès-noir, les silencieux patrasseurs de bouquin à la moue dédaigneuse qui, s'ils lisaient à haute voix, buteraient sur les mots toutes les deux syllabes et qui, de leur mètre soixante et des miettes, te toisent, haineux de ne pouvoir aligner deux lignes sur leur Mac…
― T'as toujours la langue fourchue mon Bob ! J’aime ça, mais je suis venu jusqu'à toi pour te demander quelque chose. »
Bob Mougin fait oui de la tête.
« Le service n'attend pas, je ferme boutique. »
Il prévient son voisin qu'il s'absente un temps et tu te diriges en sa compagnie vers la buvette.
« Qu'est-ce que tu deviens Abel ?
― Je turbine sur une méga affaire. L'affaire Poulot-Gradine, ça ne te rappelle rien ?
― Bien sûr que si, j'ai couvert le procès, rapport à d'Archicourt. »
Bob n'est pas le dernier manchot pour torcher verres sur verres. Tandis qu'il carbure au Picon-bière, je tricote derrière à la Leffe. Tu prends plaisir à le suivre sur ce chemin pentu qui mène directement à la défonce.
Sa langue se délie et il refait le procès :
« Un crime sans cadavre, ça introduit à tout le moins un doute, sauf si un faisceau d'indices conduit les jurés à considérer que le type dans le box des accusés a une telle classe pour avoir fait disparaître le corps sans laisser traîner le moindre indice derrière lui, que cette performance le rend forcément coupable. Encore faut-il, quand même, quelques éléments de preuves concordantes sacrément sérieuses pour aller sur ce terrain-là, etc., etc…. (Extrait de Gaufre royale, de Max Obione, 2005)

● « Balistique du désir » est le nouveau livre de Max Obione, un recueil de nouvelles, préfacé par Marc Villard.



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